Les Ministres des 28 pays donateurs de l’Aide Publique au Développement (A.P.D) se réunissent les 18 et 19 février pour redéfinir leur politique d’aide, selon le site Euractiv.fr
L’alibi de la réforme est le coût de la crise des réfugiés. Des discussions sont en cours au sein du comité d’aide au développement pour définir une nouvelle comptabilisation des pays d’accueil.
Les améliorations porteront principalement sur les dépenses de paix et de sécurité, ainsi que sur la prise en compte des financements privés. Mais elles pourraient s’étendre à d’autres secteurs. A la demande de la France, la comptabilisation de dépenses de maintien de la paix dans certains pays en développement devrait aboutir. Le coût du renforcement des forces de police dans certains pays en développement sera également discuté, ainsi que la lutte contre les extrémismes.
« La prévention de l’extrémisme violent dans les pays en développement est comptabilisée dans l’aide au développement, si elle sont menée par des pays partenaires et que leur principal but est le développement », souligne une des propositions. Depuis le début de la crise migratoire, la question est devenue sensible dans de nombreux pays européens, qui détournent une partie de leur aide au développement pour faire face à ces nouvelles dépenses.
Pour certains états membres du comité d’aide au développement, un encadrement plus strict des coûts d’accueil pourrait s’avérer problématique. Les règles actuelles de l’Ocde autorisent que les dépenses liées à l’accueil des réfugiés puissent être comptabilisées comme de l’aide au développement « au cours des 12 premiers mois » suivant l’arrivée des réfugiés.
Cette possibilité est aujourd’hui exploitée par l’ensemble des pays européens, à l’exception du Luxembourg, la Bulgarie ou la Pologne. Ces dépenses seraient en hausse dans une majorité de pays, qui ont été ponctionnées dans leur budget dédié à la solidarité internationale.
Selon la directrice de l’ONG One France, Friederike Röder, la règle de comptabilisation retenue permet aux pays donateurs de détourner leur budget d’aide au développement, alors que l’accueil des réfugiés n’a aucun lien avec le développement.
Elle demande que ces coûts soient exclus du cadre de l’.A.P.D. Car « l’enveloppe « réfugiés » risque de grignoter 8.39 milliards de dollars de l’A.P.D en 2015, puis 10.8 milliards en 2016
Source les Dépêches de Brazzaville