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Conférence régionale africaine d’INTERPOL : élaborer une stratégie de lutte contre des menaces criminelles en pleine évolution
BRAZZAVILLE (Congo) – Le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de stupéfiants et le trafic de migrants sont quelques-unes des grandes questions sur lesquelles vont se pencher les hauts responsables de police réunis à l’occasion de la 23ème Conférence régionale africaine d’INTERPOL.
Officiellement ouverte par le Président de la République du Congo, M. Denis Sassou N’guesso, la conférence, qui a pour thème « Renforcer la coopération des services chargés de l’application de la loi en Afrique : une réponse régionale à la criminalité organisée », va rassembler pendant trois jours (du 8 au 10 février) quelque 175 délégués de 34 pays d’Afrique ainsi que quatre observateurs d’Europe, d’Asie et d’organisations internationales.
M. Jean-François Ndengue, Directeur Général de la police congolaise, a indiqué que cette conférence est pour les pays membres africains d’INTERPOL une précieuse occasion de se rencontrer pour échanger expériences et éléments de bonne pratique et établir un solide réseau de relations entre les services chargés de l’application de la loi de tout le continent.
« A l’échelle de l’Afrique, cette conférence a pour objectif, entre autres, de mettre en évidence la problématique de la criminalité spécifique et courante, dépassant les frontières nationales », a déclaré M. Ndengue.
« Face à ces menaces collectives, il est plus que temps pour nos états d’agir, de repenser leurs politiques et pratiques en matière de lutte contre la criminalité », a-t-il conclu.
Rappelant les récents attentats qui ont frappé le Burkina Faso, le Nigéria, le Cameroun et la Somalie, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, a souligné que les menaces de la criminalité transnationale et du terrorisme sont plus présentes que jamais.
« Alors que l’Afrique s’emploie à bâtir un nouvel avenir, des activités criminelles allant de la piraterie maritime et de la traite d’êtres humains au trafic de stupéfiants et aux atteintes aux espèces sauvages cherchent à mettre ces efforts en péril », a indiqué M. Stock.
Selon le Secrétaire Général d’INTERPOL, le seul moyen de lutter avec succès contre ces menaces pour la sécurité est de leur opposer une réponse coordonnée en utilisant l’infrastructure, les capacités et le réseau de police mondiaux d’INTERPOL en association avec l’expertise des services chargés de l’application de la loi de toute l’Afrique – et au-delà.
« Notre vision est celle d’un monde dans lequel chaque professionnel des services chargés de l’application de la loi pourra, par la voie d’INTERPOL, transmettre, échanger et consulter en toute sécurité des informations de police vitales, à tout moment et en tout lieu où il en aura besoin, afin d’assurer la sécurité des personnes sur toute la surface du globe ».
« La force d’INTERPOL réside dans sa capacité à centraliser les informations provenant de ses 190 pays membres et de les rendre accessibles aux policiers de première ligne sur le terrain, dans leurs commissariats et aux frontières de leurs pays », a conclu le chef d’INTERPOL.
Le Secrétaire Général a cité un certain nombre de succès récents de la coopération entre services chargés de l’application de la loi africains, notamment l’opération Akoma ciblant la traite et le travail forcé des enfants, qui a permis de porter secours à 48 enfants, et l’opération Giboia II, qui a abouti à la saisie de plus de 150 tonnes de médicaments illégaux.
Les participants à la conférence comptent adopter une série de mesures ayant pour objectif de renforcer la coopération contre les combattants terroristes étrangers, de soutenir les actions visant à identifier, localiser et arrêter les organisateurs et les facilitateurs du trafic de migrants, et de mettre sur pied des opérations conjointes contre le trafic de stupéfiants et de précurseurs chimiques.
Afin d’apporter un meilleur appui à ses pays membres africains, INTERPOL a signé en janvier un accord prévoyant l’ouverture d’un Bureau de représentation auprès de l’Union africaine. Cette structure viendra compléter l’action des Bureaux régionaux africains d’INTERPOL déjà implantés au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Kenya et au Zimbabwe.
Lors de la conférence, une série de consultations se déroulera, avec la participation des délégués, dans le cadre du processus de réforme « INTERPOL 2020 » lancé par l’Organisation, afin de recueillir les avis et suggestions des pays membres sur la manière dont ils souhaiteraient voir INTERPOL évoluer pour répondre de manière optimale à leurs besoins quotidiens en matière de police.