Fête, faste et solennité. Pour son investiture, à l’issue d’une élection controversée, le président Denis Sassou-Nguesso a vu les choses en grand. Devant ses pairs africains venus de Guinée, d’Angola, du Niger, du Gabon ou de Sao Tome et Principe, le nouveau réélu a prêté serment dans l’esprit de la constitution ‘’revue et corrigée’’, pour lui permettre de briguer et de gagner cette consultation populaire, que beaucoup d’observateurs jugent de «faussement démocratique.
Devant ses nombreux invités, les représentants du peuple et les diplomates des pays occidentaux, dont aucun chef de l’Etat n’était présent, le président Denis Sassou-Nguesso a juré de « respecter et de faire respecter la constitution congolaise » face à toutes les épreuves.
Sérénité du vainqueur
En s'inclinant puis en tenant avec fermeté la hampe du tricolore national en diagonale vert-jaune-rouge, le numéro un congolais laissait transparaître, dans son élégant ‘’trois-pièces’’, une espèce de sérénité du vainqueur satisfait de sa victoire ! De quoi faire sourire, sinon piaffer de rire, les opposants qui contestent cette réélection à huis clos, sans Internet, sans Sms, sans Twitter ou autre Facebook…Même sans téléphone !
Une présidentielle contestée, suivie d’incidents graves dans le fief du pasteur Frédéric NToumi, le délégué général auprès du président de la République, chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre; entrainant, il y a 48 h une réaction politique musclée de l’autre côté de l’Atlantique, du gouvernement de Justin Trudeau qui déclare: « Le Canada déplore le processus électoral irrégulier qui a mené à l’investiture aujourd’hui de M. Denis Sassou-Nguesso à titre de président de la République du Congo, y compris différentes arrestations arbitraires, les restrictions imposées sur les télécommunications et la libre circulation, et les tentatives d’intimidation des médias.»
La vérité canadienne
Cette douloureuse vérité pour Sassou, les Canadiens l’assument avec d’autant plus de clarté, qu’ils estiment de leur devoir moral, de le faire au nom de la francophonie, « pour garantir la gouvernance inclusive, le pluralisme pacifique et la croissance macroéconomique, qui profiteront à la population congolaise.» Ces propos, à n’en point douter vont jeter le froid sur les relations entre les deux pays.
Le silence de la France et de tous les autres pays francophones ou non, atteste de l’hypocrisie internationale et de la complexité de l’évaluation des élections africaines, bien souvent drapées dans les étoffes de la fraude et du tripatouillage. Ainsi, une grande puissance comme la France opte pour une complicité assumée ou dissimulée. Une ‘’tolérance démocratique’’ au nom de ses intérêts bien compris. Mais, les cinq prochaines années de ce nouveau mandat, ne seront pas une ‘’sinécure démocratique’’ pour Denis Sassou-Nguesso.
source Guinnée Conackry Info