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Conférence de presse de la plateforme FROCAD-IDC du 25 mai 2016 dans la salle des conférences de la CADD.

par GéoAfriqueMédias 31 Mai 2016, 14:49 POLITIQUE

Conférence de presse de la plateforme FROCAD-IDC du 25 mai 2016 dans la salle des conférences de la CADD.

Dans une conférence de presse donnée le mercredi 25 mai 2016, à Brazzaville, le comité de coordination FROCAD-IDC, sous la direction de Charles Zacharie BOWAO,Président de la plateforme demande au Président de la République son Excellence Dénis SASSOU NGUESSO, de saisir l’opportunité de la journée nationale du 10 juin 2016, « afin de libérer, sans autre forme de procès, tous les détenus politiques (au nombre de 29, selon une liste dressée par l’opposition)», dont deux portés disparus (Marion MANZIMBA-EHOUANGO et Anthyme BAYIMINA), deux en résidence surveillée (Jean-Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI SALISSA) et un (René Serge Blanchard OBA qui a une interdiction de sortir hors du territoire national. Les 24 autres étant détenus à la Maison d’arrêt de Brazzaville ou ailleurs.

C’est une situation judiciaire ubuesque dont a hérité la nouvelle République: la détention d’acteurs politiques ou de leurs proches, dont les procédures judiciaires n’ont toujours pas démarré, en dépit du dépassement des délais de garde à vue, pour beaucoup d’entre eux. La justice fonctionne-t-elle à plusieurs vitesses au Congo? La justice congolaise éprouve-t-elle des difficultés à instruire les affaires dont on accuse ces acteurs politiques?
On se souvient du tapage médiatique qui avait entouré les auditions de Jean-Marie Michel MOKOKO par les services de renseignements. Depuis, plus rien! L’ancien candidat à la présidence de la République se retrouve dans une sorte de non droit, en résidence surveillée, alors qu’au mois d’avril dernier, les médias étaient appelés pour recueillir une déclaration qu’il allait faire. Reportée sine die, la déclaration n’a plus jamais eu lieu. Clément MIERASSA, un de ses proches, pendant la campagne pour l’élection présidentielle, confiait, dans une récente interview: «Je ne vous apprends rien, en vous disant qu’ils ont fait pression sur le général Jean-Marie Michel MOKOKO, pour que le 26 avril dernier, il fasse une déclaration pour reconnaître les résultats publiés par la Cour constitutionnelle, alors qu’il ne les a pas reconnus».
Ancien ministre, passé à l’opposition après son éviction du gouvernement, André OKOMBI SALISSA, qui était aussi candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, est dans la même situation de résidence surveillée, selon l’opposition.
Le cas d’Andy BEMBA, un jeune cadre travaillant à l’ambassade des États-Unis au Congo, membre d’une association d’André OKOMBI SALISSA, est emblématique de cette situation judiciaire ubuesque. Les deux jeunes qui l’avaient accusé à la police d’être le commanditaire d’une affaire de tentative d’incendie du marché de Ouenzé avaient été relâchés. Lui, croupit toujours en prison, à la Maison d’arrêt, malgré le dépassement de son délai de garde à vue, les démarches de son avocat, pour obtenir sa mise en liberté et l’implication de son père qui est, pourtant, un responsable du Parti congolais du travail, le parti au pouvoir.
Le plus ancien de ceux que l’opposition appelle «prisonniers politiques» est Paul-Marie MABIALA PANDZOU, resté sans jugement, depuis son arrestation le 18 août 2013.
L’opposition ne se fait pas d’illusions: «En vérité, dans les deux cas de figure, celui des candidats «embastillés» et celui des citoyens arbitrairement détenus, nous avons affaire à des prisonniers politiques. Ce qui rappelle à l’opinion nationale et internationale, la culture stalinienne du traitement des ennemis de la Révolution. On les isole de leurs familles et leurs proches. On les affame. On les affaiblit, jusqu’à extorquer des aveux sur des complots réels et/ou imaginaires. En fait, on les tue à petit feu».
Face à cette situation, l’opposition FROCAD-IDC salue «la démarche de Monsieur Ban KI-MOON, secrétaire général des Nations unies, tendant à encourager, vivement, le pouvoir de Brazzaville à rechercher, par un dialogue politique inclusif, une solution durable à la crise post-électorale et sécuritaire». Elle dément toute participation de représentant diplomatique à ses activités. «Aucun ambassadeur accrédité au Congo n’a jamais pris part à une quelconque réunion de préparation d’une quelconque insurrection populaire au Congo. Ni Madame l’ambassadeur de l’Union européenne, ni Madame l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique», précise-t-elle.
L’opposition FROCAD-IDCse dit aussi «fière» de «l’éminent écrivain Alain MABANCKOU, professeur titulaire de littérature francophone à l’Université de Californie -Los Angeles- et professeur au collège de France et approuve, entièrement, son interpellation lumineuse de François Hollande, président de la République Française, sur la situation politique au Congo».
Mais, il faut se demander si l’attitude de l’opposition, qui consiste à ne pas reconnaître les institutions de la nouvelle République, sera salutaire à son combat politique. Il faut craindre que cette attitude ne contribue à envenimer la situation, dans des pays africains, comme le nôtre, où rien de démocratique n’est définitivement et solidement acquis et où, au contraire, l’instabilité institutionnelle peut déboucher sur une explosion de violences fratricides difficile à arrêter. N’est-il pas mieux de construire l’avenir que de continuer à retourner le couteau dans la plaie, sur les faiblesses de notre système démocratique?

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