La représentante de l’Union européenne en République du Congo est sous le coup d’une note verbale du Ministère congolais des Affaires Étrangères, demandant son départ pour conduite en inadéquation avec son statut de diplomate.
« Arrogante et méprisante du Congo et de ses dirigeants, Saskia de Lang, ambassadeur de l’Union européenne ne mérite plus notre considération », a confié un diplomate congolais en réaction à ce que certains journaux ont qualifié de « guerre diplomatique. »
La même source ajoute que depuis quelques jours, le gouvernement congolais a engagé une démarche auprès de l’Union européenne pour solliciter le rappel de son Chef de mission en République du Congo.
Joint par notre rédaction, une source à l’Union Européenne reconnaît que l’institution a été régulièrement saisie par le ministère des Affaires Étrangères du Congo. «…Le gouvernement de la République du Congo a observé de la part de Madame Saskia De Lang, un activisme contraire à l’esprit et à la lettre de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États », peut-on lire sur cette note verbale dont nous avons pu obtenir la copie auprès d’une source de l’Union européenne.
Pour motiver son intention, le gouvernement congolais a énuméré quelques faits et gestes qu’il reproche à la diplomate européenne. Au nombre de ceux-ci : la lettre du 29 mars 2016, adressée à la Cour Constitutionnelle du Congo à travers laquelle elle exige d’être reçue dans les plus « brefs délais »… tout en intimant l’ordre que sa requête soit « prise en considération demain ou après-demain » .
Pour le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Congolais de l’Étranger, cette « injonction de Madame De Lang à la Cour Constitutionnelle de la République du Congo, en plus d’être totalement inadmissible, est à tous égards incompatible avec le serment pris par chacun des membres de cette haute juridiction de L’État ».
On retiendra au terme de cette énumération des faits, que « Madame de Lang a perdu toute crédibilité pour poursuivre son mandat en république du Congo. » En d’autres termes, « ce rappel de Madame De Lang » suppose pour l’Union européenne la désignation d’un autre Chef de Mission.
L’ « incident » du samedi 14 mai dernier
Un responsable du Ministère des Affaires Étrangères, contacté par la rédaction, parle « d’incultures crasses étalées en prime time de la part de journalistes sur fond de préjugés nourris au café du commerce du bagout professionnel.»
En réalité, nous fait-on savoir, Saskia De Lang n’avait pas été invitée à cette communication du ministre Jean-Claude Gakosso. Il s’agissait assurément pour ce ministère de demeurer cohérent avec lui-même après s’être déjà plaint du comportement de cette diplomate auprès de son institution. Les titres pompeux et diffamatoires de certains journaux trahissent non seulement leur manque d’éthique et de professionnalisme mais surtout cet « acharnement dicté et entretenu » contre le Congo et son gouvernement.
« Alors que la situation est gérée par voie diplomatique, le Congo est surpris de la voir sur la toile avec des commentaires exagérés », souligne un autre diplomate qui s’interroge par ailleurs : « A qui profite cette mise en scène ? »
Congo-UE : ciel nuageux ?
S’adressant au corps diplomatique accrédité au Congo, le chef de la diplomatie congolaise, Jean-Claude Gakosso, a réaffirmé « la volonté renouvelée du Gouvernement congolais de renforcer ses relations de coopération avec tous ses partenaires, sans exclusive (…) sans jamais déroger ni à l’esprit ni à la lettre des Conventions de Vienne qui régissent les relations diplomatiques et consulaires entre les États et qui sont aujourd’hui la Bible des Diplomates à travers le monde.»
C’est dans ce même esprit que nous avons eu vent des « excuses » de la diplomate américaine au ministre des Affaires étrangères en reconnaissant au passage « le respect mutuel » qui doit prévaloir dans les relations bilatérales.
« C’est un principe que tous les diplomates connaissent même si certains continuent de se comporter en Afrique comme au temps de la colonisation. Lorsque le comportement d’un diplomate lèse le pays hôte, celui-ci est dans son droit de solliciter son rappel afin de sauver les relations avec son partenaire. Et c’est ce que nous avons fait », reconnaît un autre responsable au ministère des Affaires étrangères en s’appuyant sur l’article 9 de la Convention de Vienne de 1961.
Source les Dépêches de Brazzaville