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Congo: COUSP, pour une action efficace de santé publique, un nouvel outil est entrain de se mettre en place sur financement du Fonds Mondial

par André LOUNDA 5 Avril 2020, 08:46 Santé

Au cours de cette période de crise sanitaire que le monde entier est entrain de traverser y compris notre pays le Congo, le Gouvernement ne cesse pas de déployer des efforts pour éradiquer la pandémie du COVID-19 dans notre pays. Notre équipe de reportage a été reçu par le Directeur Exécutif du Centre des Opérations d'Urgence de Santé Publique (COUSP), qui nous a donné l'autorisation de visiter ledit centre et ensuite, il s'est exprimé sur  à nos micros sur les missions, les moyens mise à sa disposition pour le fonctionnement du centre et il a lancé aussi un message d'espoir aux populations.

Le COUSP fait partie d'un programme complet de préparation, de planification et de renforcement des capacités pour faire face aux situations d'urgence de santé publique conformément au Règlement Sanitaire International (RSI-2005), qui demande aux Etats membres de l'OMS de développer, renforcer et maintenir leurs capacités pour riposter promptement et efficacement aux risques pour la santé publique et aux urgences de la santé publique de portée internationale. Pour répondre aux missions du RSI-2005, et intervenir dans les situations d'urgence ayant des conséquences sanitaires pouvant causées par un ou plusieurs dangers, de nombreux Etats membres mettent en place ou améliorent leurs Centres d'Opération d'Urgence de Santé Publique afin de renforcer les communications et coordination pour une action efficace de santé publique.

-Monsieur le Directeur, pouvez-vous, vous présenter pour nos lecteurs?

Je suis le Dr Benjamin ATIPO, Directeur Exécutif du Conseil National de Lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissibles et des Epidémies (CNLS). C’est au nom de l’épidémiologie me que nous sommes impliqués au plus haut niveau de la Cellule de Riposte contre le COVID-19. C’est également à ce titre que j’ai été responsabilisé pour diriger le Centre des Opérations d’Urgences de Santé Publiques (COUSP).

-Nous avons visité le centre en vue de toucher du doigt afin de voir comment ce centre est équipé (réfectoire, data center, call center et j’en passe. Outre la réception des appels, quels sont les moyens mis en place pour le bon fonctionnement de ce centre ?

Dr Benjamin ATIPO *Toutes les entités ont été mises en place dans les conditions normales. Vous avez  le call center, le data service pour faciliter les services plus proches de la population. Il y a 12 opérateurs de la téléphonie mobile par vague et travaillant pendant 8 heures. Ce qui fait que le centre soit opérationnel 24h/24 et nous avons 12 opérateurs de réserve. Donc, au total, nous avons 48 opérateurs. Ces opérateurs reçoivent des appels et assurent la triangulation entre la population, le COUSP et les équipes de services qui ont été formées pour la circonstance. Pour l’heure, 58 cadres ont été formés et il faut ajouter à cela, la croix rouge congolaise, qui est déjà habituée à intervenir dans pareille situation et qui subit une formation supplémentaire, et la sécurité civile (Les sapeurs-pompiers). Il y a également les relais communautaires. Ce sont des équipes multidisciplinaires. Tel que là, vous avez un urgentiste, un laborantin, un épidémiologiste, un médecin-réanimateur, un biologiste-hygiéniste, un médecin et un infectiologue. Ils sont au total, 7. Quand ils arrivent, c’est par rapport à l’alerte qui est d’abord traité. Car, il y a des gens qui nous appellent pour nous demander comment faire parce que le sac de foufou a grimpé. Donc, ce ne sont pas des appels qui disjonctent une équipe d’intervention. Vous avez vu, par exemple le data center, ce sont des épidémiologies qui ont travaillé sur Ebola, la Choléra et autres dans notre pays.  Et nous leurs avons fait appel pour tenir le système. Eux, ils écoutent également tout ce qui se dit au call-center, ils suivent parce qu’ils ont aussi les appareils là-bas. Si c’est un appel important, ils peuvent prendre le relais pour compléter l’information. Et, c’est eux qui décident de diligenter les équipes d’interventions rapides qui vont aller par rapport à l’aire géographie. La localisation de l’appel afin d’arriver et investiguer sur place pour savoir est-ce que ce n’est pas une diarrhée, un asthmatique qui confond que cet étouffement est dû au coronavirus. Il y a des asthmatiques qui sont ignorants qu’ils vivent avec l’asthme et qui peut entraîner la bronchite. Et plus souvent, ils font des crises qui leurs amènent à conclure que c’est de l’asthme. Alors, il peut y avoir aussi une personne qui a de l’insuffisance respiratoire mais qui n’a rien à avoir avec le coronavirus. On est habitué avec la grippe en ce que nous sommes dans un pays tropical. Moi, par exemple, je suis grippé et les gens iront relativer pour dire que peut-être c’est le COVID-19 du fait qu’il est responsable là-bas. On est toujours piqué par les moustiques et les symptômes du paludisme se confondent un peu avec ceux du coronavirus. Et donc, ceux qui descendent sur le terrain sont à mesure d’apprécier la situation. Et c’est eux qui prennent les décisions soit pour envoyer une personne soit au confinement avant d’attendre les examens du laboratoire soit à la prise en charge dans les sites de prise en charge. Mais nous avons quand même le feed-back de tout ceci, car pour générer les données qui sont  ici et celles de la santé afin de générer le nombre des cas contaminés.

M. le Directeur, les services du centre des opérations et d’urgences de la santé publique (COUSP) permettront de couvrir toute l’étendue du territoire ou juste Brazzaville ?

Dr Benjamin ATIPO *Le 3434 est national. Et chaque Département est doté d’une cartographie entre le COUSP et les services d’intervention rapide.

-Au moment où nous parlons, est- ce que ce centre est déjà opérationnel ?

Dr Benjamin ATIPO *Le COUSP est opérationnel. Mais vous savez, il faudra que vous compreniez également qu’il y a des crises en abondance. Vous savez, on a géré le choléra, l'Ebola, on n’avait pas le COUSP. C’est un travail progressif. Ce n’est pas en un seul coup que vous penserez que c’est fini. Il y a toujours des améliorations. Et là, interviennent beaucoup de spécialistes. Vous savez que pour la connexion, le COUSP n’a pas une connexion satellitaire, c’est la connexion de CONGO TELECOM, de MTN ET D’AIRTEL que vous connaissez déjà bien. Nous avons également la connexion internet et tout ce que vous connaissez. Vous comprenez ?  Il ne faut pas penser que le COUSP ne tiendra pas compte de la société dans laquelle nous vivons avec tous ses aléas que nous connaissons au quotidien. C’est ça aussi le COUSP. Mais qu’à cela ne tienne, le centre fonctionne. Il y a des gens qui sont touchés et dans la mesure du possible, les appellent. Et nombreux des congolais qui ne comprenaient pas ce que c’est que le COUSP, progressivement on est entrain de travailler et de discuter et ça va rouler comme sous d’autres cieux.

-Quelles sont les  moyens mis à votre disposition pour faire fonctionner ce centre ?

Dr Benjamin ATIPO * Vous savez que le COVID-19 a mobilisé toute une solidarité mondiale rien que sur les intrants et tout ça, c’est une urgence décrétée par l’OMS. Et donc, on a tout le monde. On a le gouvernement et les partenaires.  S’agissant du COUSP, il y a le Fonds Mondial qui avait demandé à ce que les subventions mises en œuvres  en ce qui concernent la tuberculose et le paludisme doivent être dégagés pour couvrir les activités relatives à la riposte au COVID-19. C’est donc pour dire que le COUSP va fonctionner durant une année avec le financement du Fonds Mondial et n’empêche pas qu’après cela, que soit le gouvernement, ou soit un partenaire puisse prendre le relais.

-Avez-vous un mot à dire à l'endroit de la population ?

Dr Benjamin ATIPO *Ce qu’il faut dire à la population, c’est que le COUSP est une réalité. Ce n’est pas une utopie, c’est pourquoi que je vous (les journalistes) ai envoyé regarder pour faire le Saint-Thomas avant qu’on ne discute. Moi, j’ai ma propre conception ! Mais vous ne le savez pas et donc on ne pouvait pas discuter sur une page virtuelle. Donc, c’est pour dire que les populations n’ont plus à douter. Il y a des spots qui passent avec le 34 34. C’est vrai, on a 12 opérateurs, vous pouvez appeler, on va vous mettre en attente. Ça fonctionne comme ça dans tous les pays du monde. Avec une population de 5 millions d’habitants, vous ne pouvez pas avoir un million d’appels que vous allez répondre.  Aucun pays n’a cette capacité-là. Il y aura des appels qui seront différés. Mais insistez jusqu’à avoir le 34 34 et ça ne va pas prendre du temps. C’est pourquoi nous avons optimisé 36 personnes qui travaillent en rotation  et en plus 12 de réserve. Soit 48 opérateurs. C’est pour soulager la population tant soit peu les appelants. S’il faut prodiguer les conseils, ils y prodigueront.

Signalons que le COUSP intègre des services de santé publique traditionnels dans un modèle de gestion des urgences. Il appuie les autorités ou entités nationales de gestion des catastrophes existantes dont il est une composante. En tant que Centre d'Opérations d'Urgence axé sur la santé publique, le COUSP fait partie d'un programme complet de préparation, de planification et de renforcement des capacités pour faire face aux situations d'urgence de santé publique et ce type de programme comprend entre autres autres, les éléments suivants: prévention et réduction des dangers; amélioration de la préparation en planifiant et constituant des réserves de ressources pour la riposte; mise en place des capacités et des compétences institutionnelles et techniques (laboratoires, dispensaires communautaires et équipes d'intervention rapide); mise en oeuvre des programmes de surveillance de la santé publique; amélioration des programmes pour la salubrité de l'environnement; mobilisation des communautés; formation et validation des plans.

Entre autres, les missions suivantes sont assignées au COUSP: prendre des décision rapide, opérationnelle et spécifique de l’événement, en utilisant les meilleurs éléments disponibles: informations, politique, conseils techniques et plans; assurer la collecte, le regroupement, l'analyse, la présentation et l'utilisation des données et informations sur l'événement; assurer la mobilisation et le déploiement des ressources, y compris les capacités, services et matériels de renfort pour appuyer toutes les fonctions du centre des opérations d'urgence; préparer la communication publique à temps réel et la coordination avec les partenaires pour favoriser la sensibilisation du public, les actions de proximité et la mobilisation sociale; assurer le suivi des engagements financiers et la fourniture des services administratifs pour le COUSP.

Notons que le COUSP est situé dans l'enceinte du siège du Conseil National de Lutte contre le VIH/SIDA, les infections transmissibles et les Épidémies (CNLS), en face du Lycée Nganga Edouard à Brazzaville.

 

 

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