
La Révolution du Bons sens, l’Afrique à l’heure de la maturité, du courage et de la responsabilité, cet ouvrage de Giscard Kévin DESSINGA, préfacé à Rome par le Professeur Dario Antiseri au centre d’une interview avec l’équipe de GéoAfriqueMédias.
-Frère Kévin, aujourd’hui, vous avez enlevé votre casquette d’homme d’église et vous portez la veste d’écrivain. Est-ce qu’une fois de plus, vous pourriez nous dire, comment s’est passé cette mutation ?
G K DESSINGA/ Disons, que très jeune, j’ai fait la série A et puis très jeune, je suis rentré dans le monde de la littérature française non seulement mais aussi, la littérature africaine d’expression française. Je crois que, j’avais déjà écrit mon premier poème à l’âge de 12 ans plus ou moins. Ensuite, je suis passé au roman non ! C’est d’abord une pièce de théâtre en 2004, « la mort en procès » et là, j’ai senti que le théâtre me limitait et également, je suis passé au roman. J’ai publié mon premier roman en 2007, chez Média Sport à Kinshasa, « Germaine, le choix de ma vie ». Et même là, je sentais ce désir-là d’écrire, d’observer la société, observer le comportement des hommes, observer la grandeur de la misère de l’homme et finalement camerounais Jean Marc ELA, avec sa théologie de la libération, je pense au brésilien Léonardo BOFF, ce sont des gens, qui ont influencé, et qui ont marqué mon parcours. C’est ainsi que je suis passé à l’essai et le premier champ, que j’ai eu à aborder, c’était le champ africain parce que, quand je suis arrivé en Europe, je me suis rendu compte que l’Afrique, qui est connue des occidentaux, n’était pas l’Afrique de mon espérance et souvent au cours des débats avec des gens, qui prétendaient être des spécialistes sur l’Afrique, ils racontaient tout de l’Afrique et sur l’Afrique, sauf ce que nous vivons réellement en Afrique et c’est à partir de là que j’ai senti la nécessité de faire une mise au point en signant en 2013, » Manifeste de la de Renaissance africaine ». Parce que l’Afrique voudrait naître de ces cendres. Il y avait des passages obligés, tel que l’éclair.
-Hier, la Renaissance africaine, aujourd’hui, « la Révolution du bon sens », l’Afrique à l’heure de la maturité, du courage et de la responsabilité. Quel message avez-vous voulu véhiculé dans ce livre ?
G K DESSINGA/ Merci beaucoup, c’est un livre que j’ai publié en 2014, chez mon petit éditeur, une collection UVY-BOOK, j’avais compris qu’au-delà de tout ce qu’on vit, de tous nos cris, toutes les larmes que l’on peut verser sur le sol de l’Afrique, je suis parti d’un constat à savoir : qu’il y a quelque chose, qui ne va pas en Afrique et dont la raison est incapable d’être expliqué. Et le cri, qui traverse ce livre, « La Révolution du bon sens », est celui-ci, pour que l’Afrique renaisse et bien elle doit opérer une révolution mentale parce que, le grand problème de l’Afrique aujourd’hui, n’est pas un problème des possibilités, n’est pas un problème d’opportunité, mais c’est un problème de prise de conscience en quel sens ? Il y a sept (7) questions, qui traversent ce livre à savoir : Comment avoir tout et manquer presque tout ? Si vous essayez un peu de voir, l’Afrique, est un continent le plus gâté et doté au monde. Nous avons une population jeune, ailleurs, c’est une population vielle et vieillissante ! Nous avons une population jeune et qui dit jeunesse, dit opportunité, dit spontanéité, nous avons un sous-sol immense avec des matières premières, rares, cherchées et recherchées partout, nous avons des terres arables, nous avons des cours d’eau partout. Mais comment expliquer le fait d’avoir tout et de ne rien avoir ? Nous avons une population jeune, une jeunesse pratiquement inutile à qui on ne donne pas des moyens de faire ce dont elle est capable. Nous avons des cours d’eau partout et il nous manque de l’électricité !
-Selon vous, qu’est-ce qui freine le développement ?
G K DESSINGA/ Justement, nous avons un problème mentale ! C’est ainsi que j’ai dressé un itinéraire révolutionnaire pour la prise en charge de l’Afrique par l’Afrique en huit fonctions ou encore en huit moments. Il nous faut une éducation à la rationalité, c’est l’impuissance d’explication. L’Afrique doit comprendre, qu’à un problème politique, il faut une réponse politique. A un problème religieux, spirituel, il faut une réponse religieuse et spirituelle, à un problème culturel, il faut une réponse culturelle. Or, le problème de l’Afrique, c’est le quel ? Nous voulons résoudre les problèmes spirituels avec la politique, nous voulons résoudre les problèmes économiques avec la politique ! Je prends un exemple très simple, qu’un congolais sort et constate qu’à Brazzaville, il y a des trous partout et que ça ne marche pas, et qu’il y a des délestages d’électricité, tu n’as offensé personne, tu ne t’adresses pas au Président de la République ! Ou encore au Ministre en charge des infrastructures ! Tu as fait un constat, qu’il y a des délestages et là, il faut reconnaître, qu’il y a un problème, on peut le résoudre peut être pas maintenant ! Reconnaissons d’abord le problème. Le problème de l’Afrique, c’est lequel ? On nie d’abord les problèmes. Donc, nous avons un problème de malhonnêteté intellectuelle à tous les niveaux ! Reconnaissons d’abord le problème ! Et ensuite, on va voir ! On ne dit pas qu’on doit le résoudre aujourd’hui ! Peut-être, qu’il y a d’autres priorités ! Reconnaître que Brazzaville, est une ville mal tenue, sale, cela peut offenser même le Maire de la ville. Tu n’as fait qu’un constat et d’ailleurs même le plus idiot peut faire ce même constat ! C’est déjà un problème ! Donc, il nous faut une révolution du bon sens, c’est-à-dire, savoir reconnaître les choses, accepté la vérité des choses telles qu’elles sont et ensuite, on va voir ! S’il est important pour qu’on le fasse ou non ! Ça, c’est un autre discours mais d’abord reconnaître les faits ! Savoir qu’ici, nous nous tenons devant la grotte, mais ne dis pas que nous sommes au bord du fleuve Congo ! Cela témoigne de la malhonnêteté intellectuelle et de la mauvaise foi disait Jean Paul Sartre, et nous sommes dans ce pays et en Afrique pleins de mauvaise foi parce que=’on n’arrive pas à reconnaître les mauvaises choses. Quand on dit que les choses sont mal gouvernées, sont mal gérées, sont mal orientées, les gens pensent qu’on les a offensé. On ne fait que reculer en arrière !
Deuxièmement, nous avons un problème, le manque du sens d’organisation parce que chez-nous, l’amateurisme et l’improvisation ont élu domicile ! Tant qu’on ne sait pas s’organiser, on n’ira jamais de l’avant ! Ce qui fait la force des autres, c’est le sens de l’organisation. Avant de sortir, tu te dis que vais-je faire aujourd’hui, ok ! Je commence par la direction, après je passe par mon frère et ensuite, je rentre à la maison. Or, chez-nous, quel qu’un dit, je sors, tu vas où ? Or, il ne sait pas ! Donc, un problème d’organisation et à tous les niveaux bien sûr non seulement au niveau de la nation et même dans nos familles ! On sent, qu’il y a un problème d’organisation et les problèmes nous surprennent toujours ! Comme, c’était pour la première fois que les problèmes s’imposaient à nous ! Alors que ce sont des problèmes récurrents. Troisièmement, l’Afrique manque le sens du risque et l’esprit d’équipe ! Il nous manque le sens du risque, vous avez vu quand il y a eu la pandémie du coronavirus, à gauche, à droite, il y a eu des inventions ! Les gens se sont mis ensemble et ont réfléchi devant un problème de tel ampleur, que devons-nous faire ? Ils ont trouvé des solutions tant bien que mal ! Mais, ici en Afrique, il y a eu combien d’inventions ! Le paludisme, nous frappe depuis plus de 100 ans, quelles solution ? En passant, je dirais en Afrique, le paludisme tue plus que coronavirus parce qu’au fond, le coronavirus, n’est pas un problème africain ! C’est un problème des autres ! Or, nous faisons des problèmes des autres, nos problèmes ! Les notre, on n’ose même pas y réfléchir. Aujourd’hui, on devrait réfléchir sur la faim, la malnutrition en Afrique, on devrait réfléchir sur l’autosuffisance alimentaire, on devrait réfléchir sur comment bâtir des grandes universités parce que de ces grandes universités, sortiront des grands hommes, lesquels demain, ces grands hommes pourront transformer le destin de l’Afrique en destinée. Ils ne pensent pas à cela ! Maintenant, tout le monde parle du coronavirus, ce n’est pas un problème congolais ! 1000 cas en trois mois, cela représente quoi ? Combien ne meurent-ils pas du paludisme tous les jours dans nos hôpitaux ? Et qu’avons-nous fait concrètement ? Nous avons un problème du sens d’organisation et d’esprit d’équipe. Les africains, ne savent pas s’organiser et les africains, ne savent pas prendre le risque et aussi, les africain, ne savent pas travailler en équipe ! C’est un grand problème, les grands leaders, que nous avons eu Thomas SANKARA, Kwamé NKRUMAH, Modibo KEITA, s’ils étaient soutenus eh bien, l’Afrique serait aujourd’hui, parmi les continents les plus développés ! Quatrièmement, en Afrique, il manque la bonne volonté politique. Nous avons un problème de bonne volonté politique parce qu’en Afrique, les politiciens, n’ont pas encore compris que la première vocation de la politique, c’est le service du bien commun. La politique, est un devoir, elle n’est pas un privilège. Aujourd’hui, vous le savez mieux que moi, quel est le moyen le plus simple pour s’enrichir ici chez-nous, c’est justement la politique et quelqu’un m’a fait rire sur les réseaux sociaux en disant qu’en RDC, il y a 3 moyens pour s’enrichir, la politique, la musique ou faire le pasteur et faire des miracles. Cela peut paraître ridicule mais cela, peut faire pleurer ! Donc, le manque de la volonté politique, en espère que ceux qui dirigent les autres, qu’ils comprennent que la politique est un service, la politique, n’est pas un privilège, et on ne vient en politique pour faire carrière, on vient en politique pour servir, laisser des traces durables dans l’histoire. Thomas SANKARA, n’a dirigé que pendant trois ans de 1983 à 1987, même les non africains connaissent Thomas SANKARA, ils le parlent en bien. LUMUMBA, n’était pas Président de la République ! Il n’était qu’ Et il n’était qu’un simple Premier Ministre ! Et il est mort dans des conditions tragiques et dramatiques tel que nous les connaissons ! Et, qui ne parle pas de LUMUMBA ! Même dans les écoles européennes, en Italie, là où on connait plus ou moins les sciences scolaires, on enseigne en histoire de l’Afrique et LUMUMBA, figure pratiquement en première place parmi les grandes figures, qui ont marqué l’histoire de l’humanité ! Pourquoi ? Parce qu’ils étaient prêts à donner leurs vies au nom de la liberté, de l’émancipation, de la souveraineté de leurs peuples, ils étaient prêts à donner leurs vies et ne l’ont pas donné en vain parce que leurs noms sont restés dans l’histoire. Cinquièmement, l’Afrique manque, la spiritualité de l’indignation ! Je l’appelle comme cela parce que les africains, ne savent pas s’indigner ! Les africains, s’accommodent devant le mal, les africains s’accommodent à la saleté ! Sillonnez dans les ruelles de Brazzaville, il y a des mares d’eau, à côté et juste à côté, un caniveau plein d’ordures et des pourritures et on vend du pain et c’est normal ! Allez dans certains marchés ! Allez au marché Total, après une grande pluie ! Allez aux marchés de Ouenzé, Poto Poto, Moungali ! Je crois que tu n’auras pas envie d’acheter quoi que ce soit ! Mais, voilà, on ne sait pas plus donc, ébonga, ébonga té, toujours meilleurs ! Nous devons réapprendre à nous indigner pas seulement pour se limiter au rire ou de l’indignation pour dire que telle chose ne va pas, oh, les choses ne vont pas mais, nous devons les changer et ajouter une autre chose et nous pouvons les changer parce que Senet, disait que c’est difficile, si nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons, c’est pour cela que les choses sont difficiles. Sixièmement, le manque du courage de dire non ! Exploités, d’abord la traite négrière, nous étions enchaînés comme des bêtes des champs pour aller travailler dans les champs en Amérique et les produits ont été déporté vers l’Europe et avec les capitaux, qu’ils ont eu grâce aux exploits des esclaves, il y a eu la révolution industrielle, la révolution du capitalisme aux États-Unis et après, la colonisation. Voilà, le colon avait toujours raison, l’africain, avait toujours tort et après la colonisation, les indépendances dans la dépendance, sans souveraineté. Après, c’est le mythe du sous-développement, on cherche le développement et puis on se rend compte, qu’on se sous-développe ou encore, le développement du sous-développement et, c’est le mythe de la liberté, après, le mythe de la démocratie. La démocratie, avec des pouvoirs à vie, étrenne et tout cela, les gens ne savent pas dire non ! Un homme, aussi et après tant et autant d’échec, doit savoir se permettre de dire stop ! Il faut changer de pédale à un certain. Un vrai homme me disait mon père, »c’est celui, qui sait dire stop basta, ça suffit ! ». Changeons, la façon de faire et si on a cherché de faire les choses d’une certaine façon, au bout de quelques années, on constate que cela, ne fonctionne pas, il faut oser dire non ! Et essayons un peu de revoir notre méthode, nos stratégies. Mais, en l’Afrique, j’ai l’impression de voir que tout cela, ne dit rien aux africains. Septième point, l’Afrique doit sortir de la mentalité des messies, des sauveurs ! L’africain pense que ce sont les autres, qui doivent venir résoudre ses problèmes. Là, nous avons mis en main le problème de la pandémie du coronavirus ! Et on a ordonné aux couturiers de chez-nous pour qu’ils fabriquent des masques et des cache-nez, couvre-nez, ainsi de suite ! Vous regardez même un peu partout, il y en a et à un prix très abordable 200 frs, l’unité et vous savez, au début de cette pandémie quand je l’avais acheté à 2000 frs, l’unité à la pharmacie Mavré ! Vous voyez combien d’argent, qu’on épargne de 2000 frs à 150 ou 200 frs. Mais, c’est parce que la population poussée par les autorités a pris la chose à bras le corps ! Mais, si on pouvait faire la même chose, ça suffit avec les poulets en pièces détachées, on ne voit que les cuisses, on ne sait pas là où se trouve le cou ! Ça suffit avec les pattes des poulets ! Ça suffit avec ces mosseka, qui ne sont que des mosseka d’élevage. Si on pouvait se prendre en charge l’autosuffisance alimentaire, sera une réalité et non pas un slogan politique, qui nous perce les oreilles depuis 25 ans. Donc, il faut cesser avec cette mentalité où on pense que pour résoudre nos problèmes, nous avons et nous aurons toujours besoins des autres. Que l’on apprenne à se prendre en charge voilà pourquoi, mon livre a eu pour sous-titre, « l’Afrique à l’heure de la maturité, du courage et de la responsabilité ». Donc, nous prenons la responsabilité, la responsabilité vient du latin « respondio », mais ce n’est pas d’abord un sens juridique ou incitatif. Être responsable, signifie savoir donné, une réponse aux problèmes, qui se posent à nous, aux problèmes, qui s’opposent à nous. L’africain, doit apprendre à donner des réponses africaines aux problèmes mondiaux ou africains, nous devons apprendre à donner une réponse africaine Je crois qu’avec cela, on peut allez de l’avant, les autres, vont nous craindre. Je conclu en disant une chose, vous savez dans le monde les africains, ne sont pas respectés. Vous voyez ce qui se passe aux États-Unis et partout, il y a eu un Président presque noir 50/50. Mais, quel sort est réservé aux noirs américains ? Vous pensez que ces américains, qui traitent d’autres américains ainsi, vont décaisser de l’argent sans leurs intérêts pour venir vous aidez ! Mais, il faut être débile pour croire à une chose pareille. Allez même dans certains pays européens, il y a le racisme anti-noir, il est visible, il est même institutionnel ! Allez en Chine, on a vu, sur les réseaux sociaux ! Même les petits chinois, qui sont venus ici en culotte, qui se sont enrichis chez-nous, s’ils sont venus chercher des marchés ici, c’est parce qu’il y en avait pas chez eux, s’ils étaient riches, ils restaient chez eux ! Même les petits indiens ! Ah non ! Je ne suis pas raciste, je dis ce que l’on voit ! Même les petits indiens, qui sont venus ici en culotte avec de l’odeur des oignons, sont aussi venus chez-nous ! Tout ce monde, ne respecte pas les noirs ! La peau noire, n’est pas considérée, l’homme noir aussi, pourquoi ? Parce que nous ne nous respectons pas. Le jour où nous serions sérieux, les autres aussi, nous prendrons au sérieux. Je prends un exemple simple, après dix heures de vol, fatigué, on arrive à l’aéroport de Maya-Maya, il faut signer tout ce qu’il faut signer alors, qu’on pouvait nous donner ces billets à bord de l’avion et l’on devait déjà signer la destination. Quand même, tu arrives et pour les signer, il faut se mettre en rang , mais ce qui m’a indigné ce jour-là, je me suis mis à crier à l’aéroport de Maya-Maya par défaut des officiers congolais, qui débarquent et nous sommes tous arrivés, ils viennent prendre les chinois et ils ne les font pas passer à travers la police frontalière ! Leurs cas est connu ! Est-ce que moi, noir en Chine, les chinois peuvent quitter laisser d’autres chinois pour ouvrir un passage pour moi, sans remplir les formalités ! Non ! Non ! Nous sommes tellement cons, que les autres peuvent faire n’importe quelle connerie avec nous. Le jour où l’Afrique se réveillera, eh bien, nous serons respectés. Donc, la balle est dans notre camp, entre nos mains, qui à nous d’en faire une balle de match.
-La balle, est entre nos mains, ma passion d’africain, tout le monde a une passion pour l’Afrique et qu’est-ce qu’il y a de particularité dans votre passion pour l’Afrique ?

G K DESSINGA/ C’est mon tout dernier livre sur l’Afrique, et avant la sortie prochaine des deux autres livres sur l’Afrique, « Démocratie plurielle au four et au moulin », « Lettre ouverte à l’Afrique Soixantenaire ». J’ai pensé à une lettre adressée, une lettre ouverte à l’Afrique et aux africains. Revenons à « Ma passion d’Africain ». C’est un essai de 400 pages, que j’ai publié chez le Harmattan, Collection Point de Vue. Je dis rien de bon et de grand, ne peut se faire sans passion. « Rien de bon et de grand », me disait mon père, ne peuvent se faire sans passion. La passion, signifie d’abord souffrance, comme les chrétiens nous disent que c’est la semaine de la passion de notre Seigneur Jésus Christ. C’est d’abord la souffrance, mais la passion signifie aussi « désir infini ». Quand on dit, qu’il est passionné du foot-ball, cela signifie qu’il aime le foot-ball tellement que pour le foot-ball, il est prêt à tous les sacrifices. C’est dans ces deux sens, je souffre pour l’Afrique à cause de l’Afrique parce que, j’ai comme impression, que l’Afrique a tout mais elle est toujours la dernière de la classe ! Alors, tu peux dire merde ma fille, maman, regarde, que tu as tout, comme un père, qui dit à son fils, qu’à moi, tu ne peux pas me faire ça ! J’ai construit une belle maison pour toi ! Tu as tout ce qu’il te faut ! Tu as un ordinateur, on a acheté des livres, on t’a mis dans la plus belle école, on paye beaucoup d’argent pour toi ! Comment et pourquoi, tu n’arrives pas à exceller à l’école ? Donc, c’est ça ! C’est justement le ral-bol, c’est justement cette tragédie. L’Afrique dis-moi qu’as-tu ? Au point où tu n’arrives pas à exceller malgré tout ce que la mère nature t’a donné ! Et c’est cela ! Et de l’autre côté, passion signifie désir infini. « J’aime tellement l’Afrique, au point où je suis prêt à tout pour l’Afrique ». Cinq défis à relever, j’ai dit pour relever l’Afrique, on suppose, qu’elle est par terre et tous, nous le savons que l’Afrique est par terre. On n’a pas besoin qu’un ange vienne nous le dire. Pour relever l’Afrique, il nous faut relever cinq (5) défis. Le premier défi, c’est le défi historique, l’Afrique à une histoire, elle a connu une histoire tragique, douloureuse, malheureuse, une histoire faite d’exploitation, d’oppression, de violence. Alors, nous devons réhabiliter cette histoire, nous devons réfléchir sur cette histoire. Il y aura toutes les leçons tragiques de notre histoire pour que les drames du passé ne se répètent plus. Le premier défi, que nous avons à relever, c’est le défi historique. Le deuxième défi, c’est le défi de l’enseignement. Nous avons un système d’enseignement copié du système des métropoles, un système d’enseignement, qui forme des handicapés sociaux. Un jeune, qui termine à l’université, il est déjà handicapé et il ne peut rien donner parce que le vrai enseignement, devrait aider les gens à résoudre les problèmes de leur vie ! Mais, l’enseignement, tel qu’il est donné en Afrique, évasif, basé sur la répétition des idées des autres, il y a le mot citation. Quand on fait la dissertation au Lycée, tant que tu n’as pas cité beaucoup d’auteurs français ! Tu n’as rien fait voilà ! Un enseignement évasif, un enseignement basé sur la répétition des idées des autres, un enseignement désincarné, ne nous aide pas à résoudre nos problèmes ! Jusque-là en Afrique, on continu à étudier la deuxième guerre mondiale ! On s’en fou ! C’est le passé européen ! Pourquoi doit-on continuer à étudier la crise économique de 1929 ? Parlons de la crise actuelle ! Que nous appelons rupture ici au Congo ! Et trouvons des moyens pour répondre à cette crise ! Donc, le premier défi, c’est l’histoire, le deuxième défi, c’est l’enseignement. Il nous faut un enseignement à la manière de l’enseignement traditionnel. C’était très utile à la vie ! On apprenait aux jeunes comment fabriquer les pièges, on apprenait aux jeunes à faire des nasses. On apprenait à la jeune fille à malaxer du manioc et elle devenait femme et donc, prête pour le mariage quand elle savait piler le saka saka (feuilles de manioc), préparer le saka saka, préparer du manioc. Or, aujourd’hui, nous avons beaucoup des diplômés sans-emplois pourquoi ? C’est parce que l’enseignement, n’est pas adapté à notre mode de vie. Et donc, c’est le deuxième défi après le défi historique, nous avons le défi de l’enseignement. Troisième défi, c’est le défi de la démocratie. Dans les années 1990, de la démocratie après le Sommet de Baule, la démocratie, nous a été imposée et pour le Président François MITTERAND à l’époque, disait que les pays, qui vont s’engager sur les chemins de la démocratie, recevront une prime et que les pays, qui ne s’engageront pas, ne seront plus aidés. N’oublions pas que ce n’est pas la France, qui aide l’Afrique mais, c’est l’Afrique, qui aide la France ! Il y a eu cette ruée vers la démocratie des pays africains avec des conférences nationales souveraine et autres dont les plus réussi, étaient la conférence du Bénin sous Mathieu KEREKOU, et la conférence du Congo Brazzaville voilà ! Mais la démocratie 30 ans après où en sommes-nous ? J’ai constaté, qu’il y a un problème des démocraties, c’est l’expression que j’emploi dans ce livre, des démocraties à la sirène, d’après la légende, d’après la mythologie, la sirène, c’est une créature moitié poisson, moitié femme. Donc, nous avons des démocraties moiti é démocratie, moitié poly suspension ! Chacun parle tout sur ce qu’il voudrait dire. La démocratie, dit état de droit et sommes-nous réellement des états de droits ? Qui dit démocratie, dit liberté d’expression et peut-on parler de la liberté d’expression sincèrement et honnêtement sans calcul politicienne chez-nous, peut-on parler de ça ? Qui dit démocratie, dit alternance au sommet de l’Etat ! Est-ce qu’il y a des vraies alternances en Afrique là où on monte sur scène, et quand on a joué sa partition on se retire, laissant justement la scène à d’autres acteurs ! Peut-on parler de démocratie avec alternance, état de droit, la liberté d’expression chez-nous ? C’est le troisième défi que l’Afrique doit impérativement relevé. Quatrième défi, le défi du développement, quand j’entends développement, j’n’entends pas un mot, un slogan ! Développement, signifie que celui, qui travaille mérite un salaire et que les familles peuvent manger, je ne dirais pas à leur faim mais quand même peuvent manger. Celui, qui travaille, il gagne son pain et le salaire ne soit plus un acte de charité ! Regardez ce qui se passe chez-nous, quand il y a virement, le virement reste un événement ! Or chez les autres, lorsque on vire ailleurs, tu ne le sais pas quand est-ce qu’on vire ! Non, tu ne peux pas le savoir ! Parce que le salaire passe directement à travers ton compte ! Et passes seulement le chercher et pourquoi les congolais, depuis que nous avons commencé l’année 2020, là il faut qu’on se le dise, les travailleurs, les fonctionnaires sont peut-être payé correctement tous les mois et avant le 30 mais pourquoi les gens se précipitent toujours, envahissent les distributeurs automatique ? Gèrent-ils mal peut-être ? Aussi peut-être les maigres salaires, qu’ils reçoivent ne leur permet pas de régler leurs problème ? Au Congo, les travailleurs ne nourrissent pas une seule famille, une, deux ou quatre familles. Il y a sa famille, la famille de sa sœur, la famille de père, de sa mère au village ainsi de suite. C’est le quatrième défi, que nous avons à relever, le défi du développement. Regardez l’Afrique de l’Ouest, qui n’a presque rien, l’internet, ce n’est pas un problème, l’état des routes, ils ont des trains à grande vitesse et mais aussi parmi les meilleurs universités aujourd’hui,, nous avons l’Université Allassan OUATTARA en Côte d’Ivoire ? Nous avons l’Université Cheik Anta DIOP du Sénégal ! Mais que nous manquent-ils ? Vous comprenez, c’est le quatrième défi, le défi du développement et le cinquième défi enfin, c’est un défi très important, transformer la vocation de la politique.
Que les gens, n’entre plus en politique pour s’immuniser parce qu’ils ne veulent pas répondre des forfaits, qu’ils ont eu à commettre. Que les gens entrent en politique parce qu’ils sont soucieux du bien commun et ils doivent laisser des traces durables dans l’histoire. C’est à ce prix que la passion pour l’Afrique peut réellement devenir un leit motiv, un moteur de développement pour ce continent, que nous aimons tant.
-La Révolution du bon sens, Ma Passion pour l’Afrique, où est-ce que l’on peut s’ne procurer pour l’instant ? Où il faut attendre encore quelques jours ?
G K DESSINGA/ Ma Passion d’Africain, cet essai de 400 pages et comme c’est publié chez le Harmattan, on peut s’en procurer à la Librairie Harmattan à Congo Pharmacie et il est vendu au prix de 38 Euros. Donc, ce qui fait plus ou moins de 25.000 Frs CFA mais avec la réduction, j’ai déjà commandé des exemplaires, qui vont venir d’ici le début du mois de juillet et je ferai ça à 10.000 Frs CFA, pourquoi pace que je n’écris pas pour gagner l’argent en Afrique, l’enseignement ne nourrit pas l’enseignant, l’écriture ne nourrit pas les écrivains, le journalisme, ne nourrit pas les Journalistes malheureusement alors qu’ailleurs, les Journalistes sont des millionnaires ! Le foot ball, qui fait des milliardaires ailleurs, ne nourrit même pas le footballeur. Les quelques rares métiers, qui nous restent en Afrique, le premier métier, qui nourrit bien, c’est la politique. Donc, je n’écris pas pour gagner ma vie. Voilà, je vie de la providence grâce aux aides des gens, qui comprennent ma mission de Pasteur des chrétiens. Je le ferai à 10.000 Frs parce que je voudrais que les africains lisent ces livres et connaissent ces choses. Mon père me disait, si on connait les choses et qu’on ne les fait pas par négligence, par paresse, c’est une chose. Mais si on ne les connait pas, on ne les fera jamais. Connaître les choses, ne pas les faire, on comprend, un temps viendra, on pourra les faire. Mais ne pas les connaître, on ne les fera jamais. La Révolution du bons sens, j’ai encore quelques exemplaires, donc, ceux qui veulent s’en procurer, il y en a à la Librairie des Dépêches de Brazzaville, en face de la Grande Gare, nous en avons à la Cathédrale chez les Sœurs et même ici vers ex Télé Congo, à la Boulangerie LOUZALA, j’ai encore quelques exemplaires et c’est à 5.000 Frs que ce livre est vendu.