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Le Congo a célébré la Journée Mondiale de la Philosophie avec succès

Publié le 19 Novembre 2021 par André LOUNDA in International

« La philosophie, un art de vivre », constitue le thème commandé par la situation de la pandémie du COVID-19 dans laquelle se trouve actuellement l’Humanité tout entière depuis deux ans que le Congo a célébré le 18 novembre 2021 à la Faculté des Lettres, des Arts et des Sciences Humaines de Brazzaville, la Journée Mondiale de la Philosophie. Instituée par la Conférence Générale de l’UNESCO qui se célèbre le troisième jeudi du mois de novembre à travers le monde. Célébration au cours de laquelle au cours d’une Conférence-Débat animée par le Professeur Charles Zacharie BOWAO en présence de Ghislain Thierry MANGUESSA EBOME, Ministre de l’Enseignement Technique et Professionnel et bien d’autres invités, le moment a été le mieux indiqué pour lancer un appel à contributions des chercheurs qui feront l’objet d’un ouvrage collectif, d’abord aux éditions L’Harmattan, et ensuite dans un numéro spécial de la revue MAKANISSI.

Il s’est agi à cet occasion pour la Professeur Charles Zacharie BOWAO de communiquer et échanger sur ce thème : « La philosophie, un art de vivre », afin de répondre sur la situation de l’heure face à la pandémie à COVID-19, non seulement le traumatisme que cette pandémie cause à toutes les sociétés humaines déstabilise et désorganise aussi bien les mentalités, les modes ou les habitudes de vie individuelles et communautaires, les différentes activités civilisationnelles (culturelles, scientifiques, politiques…) que les équilibres macroéconomiques qui sous-tendent l’ordre mondial ; mais les différents remèdes proposés par les scientifiques, notamment ceux du domaine de la biomédecine, et les acteurs sociaux pour tenter d’endiguer et d’éradiquer cette pandémie ; les mesures barrières et les différents vaccins, s’avèrent insuffisants, impuissants, voire incertains, et pour le moins douteux. Une fois de plus, en dépit du niveau de connaissances scientifiques dont elle peut se prévaloir dans tous les domaines du savoir et de ses expériences existentielles soutenues par de multiples épreuves auxquelles elles est confrontée, soit par le fait de la nature, soit par le fait de ses propres »curiosités » au cours de l’histoire, l’humanité se retrouve, par le fait de la pandémie à coronavirus COVID-19, aux prises avec l’angoisse de l’existence. Comme devant toute « situation-limite », la Philosophie devient un recours, tout au moins par son perpétuel questionnement critique sur le destin de l’homme et le sens de son existence sur terre. Toute « situation-limite » impose effectivement à l’être humain un « retour sur soi » et une remise en cause de ses multiples acquis consécutifs ç une prise de conscience, tant de ses pouvoirs que de ses limites en tant qu’ « être fini », que du fait de son existence en tant qu’ « être au monde ». Transcendant toute forme de connaissance du réel, une telle prise de conscience s’inscrit dans la perspective de la «sagesse » dont la Philosophie, définie depuis l’Antiquité grecque, comme « amour de la sagesse » ou « désir de savoir », est la lanterne qui éclaire la nuit terrestre et dissipe l’obscurité qui hante le chemin de la pensée.

Alors, qu’est-ce que la sagesse ? Qui est celui qui, la détenant, mérite l’appellation de « sage » ? Plus qu’une connaissance rationnelle de la réalité du « monde », la sagesse exige, d’abord, une certaine attitude qu’introduit non pas n’importe quel savoir, mais celui dont l’inscription du fronton au « Temple de Delphes » est une invite chère à Socrate et Platon : « connais-toi toi-même et tu connaîtrasl’univers et les  dieux ! ».

Ainsi, la sagesse serait tout autant une connaissance de l’être de l’homme(en tant que « microcosme »), qu’un « art de vivre », ou une éthique de vie qu’incite le « désir de savoir » ou la « Philosophie »comme une disposition métaphysique à la quête perpétuelle du sens d’être au monde, fondée sur la prise de conscience de sa propre ignorance. Ce « sens » qui détermine la nature et la fonction de la vérité, en tant que ce qui éclaire les « flotteurs » que sont les hommes sur le fleuve de l’existence, s’écoulant sans cesse, comme dit Héraclite ; est tributaire de l’acquisition de la sagesse. En tant qu’art de vivre. Ce sens est-il de l’ordre du « passé »ou du « temps qui vient» ?

Si cette quête du sens devrait absolument conduire le philosophe vers les « bords du puitsoù la vérité s’est retirée », comme le soutient Jean Jacques Rousseau (Discours sur les Sciences et les arts), alors, la sagesse ou l’art de vivre serait à rechercher dans le fonds des « traditions », comme sédiments des cultures humaines. Mais, si cette quête du sens exige plutôt que l’être humain s’affirme par lui-même, en tant que « projet », au sens de l’existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre, alors, cet « art de vivre » serait à construire et à reconstruire sans cesse dans les situations-limites, pour un « devenir » éthiquement plus qu’humain : humaniste, trans-humaniste ou post-humaniste.

Ces deux perceptives passéistes et futuristes mettent à l’épreuve la responsabilité du philosophe, en général, et celle du philosophe africain, en particulier, dont l’entreprise critique est assurément perturbée par sa position d’ « écartelé » ou d’ « aventurier ambigu » qu’évoque Cheik AMIDOU KANE, entre la culture philosophique occidentale dominent sa conscience et ses propres savoirs endogènes, presque oubliés, et/ou ses réalités culturelles actuelles en proie aux assauts de la mondialisation.

Alors, il serait du devoir de la pensée critique de s’interroger et de tout interroger. Peut-on entrevoir le dialogue des cultures ou des civilisations au mépris de « soi » pour l’ « autre » ? L’inter culturalité peut-elle prospérer au bénéfice de la quête du sens partagé des « cultures mondialistes » et au mépris des usages culturels de son environnement social, culturel, historique, géographique et politique ? L’entreprise critique en Afrique n’exige-t-elle pas( pour son affirmation et sa propre survie au milieu du « village planétaire ») une reconstruction structurée des savoirs endogènes et usagers culturels persistants, auxquels les populations recourent devant les situations-limites du genre de celle générée par l’apparition mondialisée de la pandémie de COVID-19 ?

Et puisque, comme l’affirme Mamoussé DIAGNE (Critique de la raison orale) : « Les péripétiesd’une histoire épistémique singulière installent le discours sur les cultures africaines dans un champ théorique déjà occupé par d’autres types de savoirs. Ce qui l’oblige, par moment, à leur emprunter les matériaux de sa réflexion ou des catégories et des concepts engagés dans des heuristiques autres que philosophiques ».

Après le brillant exposé du Professeur Charles Zacharie BOWAO suivi des échanges riches avec le corps enseignant et les étudiants venus nombreux au cours de ce débat, le chercheur est appelé pour une réflexion rationnelle pertinente, dans le cadre de la construction de l’interculturalité dans le contexte d’une Afrique en proie aux assauts d’une mondialisation aux effets plus pervers que salvateurs, et surtout, face à la crise sanitaire du à la pandémie à COVID-19, pour reprendre et enrichir à son bénéfice ce questionnement suivant treize axes thématiques à savoir :Savoirs endogènes et la crise socio-culturelle engendrée par la COVID-19 ; Incidences sociales des réseaux sociaux sur la gestion de la crise de la COVID-19 ; Mythes et religions dans la construction et le fondement des sociétés traditionnelles africains ; Philosophie et langages africaines ; Palabre africaine et résolution des crises sociales, culturelles, économiques et politiques ; Consensus et équilibre socio-politique dans la gouvernance publique en Afrique ; Palabre africaine et philosophie occidentales : débat dépassé ou actuel ?; Bilan critique et prospectif de l’enseignement de la philosophie dans les Lycées du Congo ; Impact de la recherche philosophique universitaire sur la problématique du changement climatique et la protection des écosystèmes ; Philosophie et gouvernance politique en Afrique ; Gouvernance politique et institution culturelles et scientifiques au Congo ; l’Art africain entre ancestralité et modernité ; Philosophie et interculturalité comme facteur du vivre-ensembles.

NB : Les différentes contributions des chercheurs feront l’objet d’un ouvrage collectif qui sera publié aux Editions L’Harmattan, et ensuite dans le numéro spécial de la revue MAKANISI. Les articles à soumettre doivent se conformer aux normes d’édition des revues de Lettres et Sciences Humaines dans le système CAMES (NORCAMES/LSH du 18 juillet 2016 à Bamako).

Les frais d’instruction s’élèvent à quinze mille francs (15.000 FCFA).

Les frais de publication s’élèvent à trente-cinq mille francs (35.000 FCFA)

Contact pour tout renseignement :+242069753434.

 

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