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L'ACAT Congo met l’accent sur la reconnaissance universelle du fait que les libertés et les droits fondamentaux sont inhérents à tout être humain

par André LOUNDA 27 Décembre 2021, 16:03 société

10 décembre 1948-10 décembre 2021, l’humanité a célébré la 73ème Anniversaire de la Journée Internationale de Droits de l’Homme. Dans le cadre de cette célébration, l’ACAT Congo que dirige Monsieur Christian LOUBASSOU n’est pas resté en marge de cette journée, elle a organisée le mercredi 23 décembre 2021 à Brazzaville sous le thème : « Sensibilisation des Jeunes pour meilleure appropriation des garanties judiciaires dans une procédure de justice », une conférence-débats à l’attention des jeunes de Brazzaville.

Ouvrant les travaux, Christian LOUBASSOU, Président de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Congo (ACAT Congo) dans son discours a présenté la structure dont il a la charge. « Notre organisation, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT Congo) et notre partenaire, la Fédération internationale des ACAT (FIACAT), sommes heureux, de nous retrouver cette salle, pour célébrer, le 73ème anniversaire, de la journée internationale des droits de l'homme sous le thème de l’« Egalité » et ce conformément à l'Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Ceci prouve en conséquence que les principes d'égalité et de non-discrimination sont au cœur des droits de l'homme. Et cette  notion d’égalité, fait alors partie intégrante du Projet DPA Congo que mène notre organisation depuis mai 2020 sur son volet respect des garanties judiciaires dans une procédure judiciaire.

Poursuivant, il a  indiqué le choix de ce thème choisi par la communauté internationale qui nous permet, de  mettre l’accent sur la reconnaissance universelle du fait que les libertés et les droits fondamentaux sont inhérents à tout être humain, qu’ils sont inaliénables et s’appliquent également à tous, que nous sommes tous nés libres et égaux en dignité et en droits. Elle garantit nos droits, sans distinction de nationalité, de lieu de résidence, de sexe, d’origine nationale ou ethnique, de couleur, de religion, de langue ou de toute autre condition. Devant nos préoccupations récurrentes sur la violence scolaire dans la plupart de nos établissements ponctuée, à certains moment par des arrestations par les forces de sécurité des jeunes élèves et étudiants,  des jeunes en conflit avec la loi, des jeunes syndicalistes des mouvements étudiants, de certains jeunes faiseurs d’opinion, l’ACAT Congo a jugé opportun de célébrer, certes avec un certain retard, cette journée internationale sous le thème de la « sensibilisation des jeunes pour une meilleure appropriation des garanties judiciaires dans une procédure de justice ».

A travers ce thème pour la FIACAT et l’ACAT Congo voudraient faire valoir ces notions d’égalité, d’équité, d’inclusion et de non-discrimination dans une procédure judiciaire. Ainsi, cette journée internationale est une opportunité saisie par nos organisations pour informer nos jeunes, sur cette problématique de garanties judiciaires afin qu’ils s’en approprient.

Pour terminer, il a indiqué qu’ en rapport avec cette thématique, j’ai ainsi l’honneur de vous informer que l’ACAT Congo mène depuis plus de trois ans, un projet de lutte contre la détention préventive abusive dans les départements de Brazzaville, Pointe Noire, Dolisie et Ouesso, et voudrait à travers la célébration de cette journée internationale, pérenniser son engagement de vulgariser les garanties judiciaires au niveau des différentes couches de notre société dont les jeunes.

Les participants ont échangé sur la COMMUNICATION DE LA DIRECTION  GENERALE DE L’INRAP placé sous le thème : « L’enseignement de l’instruction civique dans les établissements scolaires du Congo, gage d’une prévention à la violence scolaire et au crime » présenté par Monsieur Huberty MAZIKOU, Chef de Service de Programme de l’INRAP, qui dans son introduction à titre de rappel a fait un bref aperçu de ladite journée. « A l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, célébrée chaque 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la « Déclaration universelle des droits de l’Homme », qui en son Article 1er , dispose que :  « tous les êtres naissent libres et égaux en dignité et en droits », notre pays le Congo, par le biais de l’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogiques (INRAP), n’est pas resté en marge dans l’enseignement des principes de « Liberté », d’« Egalité » et de « Droit » en milieu scolaire. C’est pourquoi, face au développement de la violence qui sévit dans le milieu scolaire, l’INRAP, à travers ses programmes pédagogiques en Education Civique et Morale et Education pour la Paix (ECMP), s’est assigné des objectifs pour permettre à chaque apprenant de s’approprier et de mettre en pratique les valeurs du civisme, de la morale et de la culture de paix. C’est ainsi qu’il sera capable de résoudre des conflits sans agressivité, grâce à l’intériorisation des contenus  de ces programmes pédagogiques en vigueur. »

Et, il a éclairé la lanterne des participants sur l’histoire de la morale en République du Congo, « Il sied d’abord de vous rappeler ici, que l’enseignement du civisme  et de la morale a toujours été une préoccupation majeure pour notre nation, depuis la période coloniale jusqu’à nos jours.  A l’époque coloniale, les valeurs civiques, morales et de paix étaient enseignées dans les écoles missionnaires chrétiennes et par le mouvement du scoutisme (les boy-scouts) introduit au Moyen-Congo.  Pendant la période postcoloniale, les années 60, notre jeune Etat en construction, avait un système éducatif hybride qui reposait sur quelques reformes pédagogiques apportées à l’éducation nationale et sur les anciens acquis hérités de l’école coloniale. Au cours des années 70 et 80, le Congo ayant opté pour le marxisme-léninisme, l’enseignement de l’éducation civique et morale était au service de l’Etat pour former les cadres rouges et experts. Des instances d’éducation de la jeunesse ont été mises en place, telles que la JMNR, l’UJSC, puis le MNP, pour inculquer aux jeunes pionniers des valeurs civiques et morales inhérentes à leur santé mentale et au bien-être de la société.

Avec l’avènement de la démocratie dans notre pays, dans les années 90, les mutations socio-politiques et économiques opérées ont entrainé un recul des valeurs civiques et morales,  occasionnant ainsi l’abandon des acquis scolaires des années 80, qui auraient pu être capitalisés et adaptés aux réalités actuelles ». 

Poursuivant, il a fait l’état des lieux de l’enseignement de l’ECMP en République du Congo.    « Parmi les disciplines, programmées à être enseignées du préscolaire, de l’école primaire, au collège,  au lycée y compris dans les écoles de formation, figure l’Education Civique et Morale et éducation pour la Paix (ECMP). Pour ce faire, les programmes de cette discipline étaient déjà rédigés en 2009, couvrant tous les cycles de l’enseignement général et technique. Des programmes pédagogiques d’éducation civique et morale et d’éducation pour la paix (ECMP), sont des exigences présentes initiées par son excellence Monsieur le Président de la République Dénis SASSOU NGUESSO, au regard du développement des antivaleurs et pour le vivre ensemble dans notre pays. Depuis l’année 2003, les programmes d’ECMP ont été élaborés et mis en œuvre à l’école primaire, sous l’impulsion de la Présidence de la République, par le biais du Haut-Commissariat à l’instruction civique et à l’éducation morale, en collaboration avec  l’INRAP.

 En 2016, l’enseignement d’ECMP a été élargi au collège,  au lycée et dans les écoles de formation. Les programmes scolaires ont été conjointement rédigés par les trois (3) ministères en charge de l’éducation, à savoir : le Ministère de la jeunesse et l’éducation civique, le Ministère de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, et le Ministère de l’enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi.

Cependant, l’enseignement d’ECMP est seulement dispensé au préscolaire, au primaire et non aux deux cycles secondaires (le collège et le lycée) et les écoles de formation, par manque d’enseignants formés pour la circonstance et la masse horaire allouée à cette discipline »

Pour conclure, il présenté quelques pistes de solutions par les perspectives. « Les programmes d’ECMP doivent permettre à l’apprenant de connaitre ses obligations, ses droits, ses libertés et ses valeurs civiques qu’il cultive pour s’intégrer dans la collectivité et dans la société. En effet, l’école en tant qu’institution au service de la société est investie à travers ces programmes d’ECMP, de la mission majeure de préparer les apprenants à participer à la mise œuvre d’une culture démocratique, citoyenne et de paix au Congo. Les présents programmes, rédigés pour l’enseignement des valeurs civiques, morales et de paix, au préscolaire, à l’école primaire (dans les cycles d’éveil et de fixation), au collège, au lycée et dans les écoles de formation, s’inspirent du vécu quotidien des apprenants se livrant aux actes inciviques, de vandalismes et de crimes.

Lesdits programmes contiennent certaines exigences fondamentales telles que rendre les jeunes capables de contribuer au développement du pays grâce à leur formation en éducation civique et morale ; préparer les jeunes à se comporter de façon consciente, responsable, face aux défis de la vie ; cultiver la paix autour des notions de compréhension nationale et internationale, de sécurité, de justice sociale et de résolution non violente des conflits. Toutefois, il y a lieu de signaler qu’avec les mutations socio-culturelles, scientifiques et technologiques (l’internet, les télécommunications, l’informatique…), que connait notre monde, ayant pour corollaire la cybercriminalité, les Facs news, l’incitation à la violence, la criminalité, le terrorisme… les programmes d’ECMP sont en train de devenir obsolètes.

A cet effet, il faut : revisiter lesdits programmes ; former les enseignants d’histoire et géographie au collège, les enseignants de philosophie au lycée à l’enseignement d’ECMP, tout en aménageant la masse horaire de ces deux disciplines. Et au regard de ce thème en sus, l’enseignement que nous pouvons tirer à propos de ces programmes pédagogiques d’ECMP, est de permettre à l’apprenant d’être : une personne raisonnable ; un citoyen responsable et civique ; un acteur socio-économique efficace, capable de lutter contre les antivaleurs ».

Au terme de cette conférence-débat, les participants sont sortis de là avec des bonnes impressions pour les informations satisfaisantes mises à leurs dispositions.

 

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