L’Ambassadeur de France en République du Congo, François BARATEAU, a plaidé le 14 décembre, à l’occasion d’une réception organisée en l’honneur des acteurs de la presse, en présence du Ministre de la Communication et des Médias, Thierry Lézin MOUNGALLA, pour le financement par l’Etat des organes de presse responsables et respectueux du cadre légal, quelle que soit leur ligne éditoriale.
« (…) Je n’ai naturellement pas de solution ‘’miracle’’, mais il me semble raisonnable de penser que l’engagement de l’Etat, dans la mesure de ses moyens, à garantir un minimum vital de financement aux organes de presse? doit pouvoir aider à préserver la liberté de presse qui est l’oxygène de la démocratie », a déclaré le diplomate français.
Estimant, par ailleurs, qu’il n’y pas de véritable démocratie sans presse libre et indépendante, l’ambassadeur de France, dont le pays, a-t-il précisé, défendra toujours les valeurs de liberté d’expression, a condamné, à cette occasion, les attaques contre la presse assimilables à un rétrécissement de la démocratie et une avancée de l’obscurantisme.
François BARATEAU, qui faisait allusion aux difficultés de tous genres auxquelles font fassent les journalistes dans leur devoir d’informer, dans le respect des libertés fondamentales des autres, et le sort qu’ils subissent à travers le monde, à des degrés divers, a dénoncé la répression et la censure qui, selon lui, mettent fondamentalement la démocratie en danger.
Dans cette optique, il a salué le courage des deux journalistes lauréats du prix Nobel 2021. S’inclinant devant la mémoire de ceux ayant perdu la vie dans l’exercice de leur profession, il a rendu hommage aux 350 autres journalistes aujourd’hui emprisonnés à travers le monde.
Par ailleurs, attaché à une presse respectueuse des devoirs de déontologie et à l’éthique qui sont des exigences d’informer et de bien informer, le diplomate français, qui faisait allusion à l’essor des réseaux sociaux, a invité les acteurs de la presse à toujours se rappeler le fait que la liberté d’informer s’arrête là où commencent les droits des individus.
« Le respect d’autrui, de la vie privée, du secret professionnel ou encore de l’image, mais aussi, sauf circonstance exceptionnelle, du cadre légal du pays dans lequel le journaliste exerce son activité, sont ainsi des devoirs auxquels tout journaliste professionnel doit se conformer », a-t-il rappelé.
En effet, au regard des risques et dérives que causent les réseaux sociaux et afin d’éviter de tomber dans les travers de la désinformation et dans les atteintes à autrui, le renforcement des capacités des professionnels des médias constitue, à tout point de vue, l’un des meilleurs moyens de lutter contre le tumulte de ces nouveaux médias qui donnent à tout internaute de croire que l’essentiel est de dire vite, mais pas forcément juste.
Consciente du manque d’opportunités de formation dont fait face la presse congolaise dans sa globalité, l’ambassade de France au Congo œuvre dans le renforcement des capacités des acteurs de la presse.
C’est ainsi qu’à l’initiative du ministère français des Affaires étrangères, six journalistes ont récemment pris part, une semaine durant, à une session de formation au sein des plus grandes rédactions et écoles françaises de journalisme. De même, une formation à distance, actuellement en cours, concerne quinze journalistes.
« Ce double appui simultanément apporté au renforcement des capacités des journalistes traduit l’engagement de la France pour l’amélioration durable de la gouvernance publique au Congo. En œuvrant en faveur des médias, elle contribue à renforcer la démocratie », a souligné François BARATEAU, ajoutant que son pays continuera d’appuyer l’émergence et la consolidation d’une presse congolaise de qualité.