« La Science au Service de l’Autonomisation des Femmes : la femme congolaise à l’intelligence artificielle », constitue le thème de l’Atelier sur l’Intelligence Artificielle co-organisé du 29 mars au 02 avril 2022 à la Cité Scientifique (Ex OROSTOM) par l’Agence Nationale de Valorisation des Résultats de la Recherche et de l’Innovation (ANVRI) dans une démarche à l’adoption d’une approche systémique pour éliminer les obstacles empêchant les femmes d’exercer leurs droits économiques, en partenariat avec la Direction Générale de l’Innovation Technologique (DGIT) , de l’Institut National de Recherche en Sciences de l’Ingénieur et l’Innovation Technologique (INRSIIT), de Full Stack Embedded (FSE) et bien d’autres partenaires.
Ouvrant les travaux, Monsieur Patrick OBEL OKELI, Directeur Général de l’ANVRI en présence du Représentant du Directeur Général de la DGIT et du Directeur Général de l’INRSIIT dans son Allocution a premièrement fixé l’auditoire sur le thème central de cet atelier et dans son propos il s’est agi de l’autonomisation économique des femmes congolaises, à travers le développement de l’intelligence artificielle dans notre pays.
Mais qu’est-ce qu’on entend par l’autonomisation des femmes ? Répondant à cette question, Patrick OBEL OKELI a emprunté la définition de l’ONG internationale Oxfam qui estime : « L’autonomisation des femmes est un processus par le biais duquel la vie des femmes est transformée, d’une situation dans laquelle elles ont des pouvoirs limités en raison des obstacles liés aux inégalités entre femmes et hommes à une situation elles disposent des mêmes pouvoirs que les hommes ». Pour Patrick OBEL OKELI dans discours estime qu’une autonomisation économique des femmes efficace ne peut exister que lorsque les femmes exercent leurs droits de contrôler et de bénéficier des ressources, des actifs, des revenus et de leur temps, et lorsqu’elles sont en mesure de gérer les risques et d’améliorer leur statut économique et leur bien-être. « Toutefois, pour que l’autonomisation économique des femmes soit significative, les femmes doivent également jouir de l’autonomie et de la confiance en elles nécessaires pour apporter des changements dans leur propre vie. Cela inclut notamment la possibilité et le pouvoir d’initier et d’influencer les prises de décision tout en bénéficiant des mêmes droit que les hommes en en subissant aucune violence », a laissé entendre le Directeur Général de l’ANVRI.
Mais qu’elle est la situation de la femme dans le monde ?
S’agissant de cette interrogatoire, Patrick OBEL OKELI s’est appuyé sur la base des données statistique de l’Organisation du Travail en sigle l’OIT (OIT-2015 et du DAES de l’ONU-2010) qui stipule qu’à l’échelle mondiale, 75% des hommes en âge de travailler (15 ans et plus) font partie de la population active, contre seulement la moitié des femmes de la même tranche d’âge. Parmi la population active en, poste, les femmes représentent près des deux tiers des « travailleurs familiaux », qui travaillent dans une entreprise familiale sans percevoir de salaire direct. Les femmes continuent de se voir refuser un salaire égal à travail équivalent et sont moins susceptibles que les hommes de percevoir une retraite, ce qui engendre de grandes inégalités de revenus tout au long de leur vie. « Et pourtant, dans toutes les régions du monde, les femmes travaillent plus que les hommes, en moyenne, elles effectuent près de deux fois et demie plus de travail de soin non rémunéré et de travail domestique que les hommes et si l’on prend en compte le travail rémunéré et non rémunéré, les femmes, dans presque tous les pays, travaillent plus longtemps que les hommes », a-t-il indiqué.
Mais quelle est la situation de la femme congolaise ?
Partant de la lecture de l’étude des ménages congolais, ECOM 2005, pour Patrick OBEL OKELI on peut y tirer les enseignements concernant le système éducatif ; la pauvreté selon le sexe du chef de ménage ; le chômage et l’emploi : l’alphabétisation et le secteur de l’agriculture.
Pour le DG de l’ANVRI selon les études, le système éducatif du Congo est caractérisé par une proportion élevée de la population alphabétisée (90% des hommes de 15-59 ans contre 78% des femmes de 15-49. Quant à la pauvreté, elle est plus importante dans les ménages dont le chef est une femme (58,2% chez la femme contre 48,87% chez l’homme). En termes d’intensité de la pauvreté, ce sont encore les ménages dont le chef est une femme.
Sur la situation du chômage et de l’emploi, elle se caractérise par un taux élevé de chômage (19,4%). Le taux de chômage est plus élevé pour les femmes que pour les hommes. La très grande majorité de femmes qui travaillent se concentre essentiellement dans le secteur informel.
Concernant l’alphabétisation, les taux d’alphabétisation est de 86,3% chez les hommes et de 68, 2% chez les femmes. Les femmes sont les plus exposées au phénomène.
S’agissant du secteur de l’agriculture au Congo, les actifs agricoles représentent 12,86%, de la population et il est composé essentiellement de femmes (65%) qui contribuent à près de 70% de la production agricole.
Pour répondre efficacement pour améliorer la situation de la femme congolaise, Patrick OBEL OKELI, Directeur Général de l’ANVRI a fait savoir que la définition des politiques et des pratiques économiques est fondamentalement biaisée à l’égard des femmes et des types de travail, rémunéré ou non, qu’elles prennent en charge. Selon Oxfam, « les femmes représentent la majorité des travailleurs les moins bien payés à l’échelle mondiale et ce sont elles qui occupent les emplois les plus précaires ». Le travail des femmes, dans sa globalité, n’est ni reconnu ni respecté.
C’est ainsi que Monsieur Ban Ki-Moon, ancien Secrétaire Général des Nations Unies avait dit : « Supprimer les obstacles qui excluent les femmes et les filles de la vie économique, sociale, culturelle et politique doit figurer parmi les principales priorités des entreprises, des gouvernements, des Nations Unies et de la société civile ».
Avant de déclaré ouvert les travaux de l’Atelier sur l’Intelligence Artificielle, Patrick OBEL OKELI a donné une réponse à la question suivante : Qu’est-ce que représente l’Intelligence Artificielle pour l’Afrique ?
Selon, le Directeur Général de l’ANVRI, « L’Intelligence artificielle (IA) est un processus d’imitation de l’intelligence humaine qui repose sur la création et l’application d’algorithmes exécutés dans un environnement informatique dynamique. Son but est de permettre à des ordinateurs de penser et d’agir comme des êtres humains. Pour répondre à cette question, les participantes sélectionnées vont s’appuyer sur les articles publiées par deux femmes d’excellence africaines dans un article intitulée : « Entrepreneuriat digital en Afrique : pilier d’un développement inclusif », de Madame Bouchra RAHMOUNI BENHIDA, Professeur, Université Hassan 1er, au Maroc a écrit : En Afrique, il est déjà question d’objets connectés qui changeront la face du continent en répondant à des besoins précis des populations africaines. On dit bien que : « la nécessité est mère de l’invention ». L’entrepreneuriat numérique local devrait contribuer, en grande partie, à la lutte contre la précarité et l’exclusion en Afrique. Les entrepreneurs numériques africains sont devenus de plus en plus capable de créer des produits pour leurs marchés de plus en plus capable de créer des produits pour leurs marchés locaux, qui constituent à la fois des sources d’inspiration. Cette nouvelle génération d’entrepreneurs africains forme des communautés de start-ups numériques et développe des produits digitaux innovants qui permettront aux entreprises et aux consommateurs du continent Africain de profiter des technologiques du 21ème siècle.
« L’Intelligence Artificielle, n’est pas une technologie récente. Mais en Afrique, elle est nouvelle pour tout le monde. L’Afrique doit maintenant s’approprier cette révolution technologique de l’intelligence artificielle. Si les Africains ne contribuent pas à l’essor de ces technologies, elles seront biaisées et auront de mauvaises répercussions sur eux, une fois mises en œuvre. Ainsi, il convient de former une main d’œuvre qui formulera et mettra en œuvre ces solutions de l’Intelligence Artificielle », a-t-il suggéré.
Pour conclure, Patrick OBEL OKELI a rappelé que l’intelligence artificielle ne cogne pas à nos porte, mais s’impose comme la science de demain, cela par sa capacité à améliorer le bien-être de l’humanité, c’est ainsi, pendant cinq (05) jours, 16 femmes sélectionnées sur la base d’un entretien sur la base de leur connaissance dans les domaines de l’électronique et de l’intelligence artificielle seront formées par des différents formateurs nationaux et internationaux depuis la France, le Ghana et la Chine en présentiel et en distanciel par visioconférence.
« Mettre un accent particulier sur l’intelligence artificielle, car cela aura pour effet d’améliorer la condition de bien-être de l’humanité et de certains enjeux mondiaux. Nous sommes ici pour susciter l’éveil scientifique féminin. Expressément nous avons choisi le mois de mars, tout simplement parce que c’est le mois dédié à la femme. Ainsi, nous avons voulu l’honorer en organisant cet atelier. Par exemple, l’intelligence artificielle n’a pas commencé aujourd’hui avec l’existence de la calculatrice qui date depuis des années. Pour ces dames, elles vont travailler avec quelques appareils et une démonstration d’une innovation réalisée par un congolais partant d’un facteur principal sur un système d’arrosage automatique ». a déclaré le Directeur Général de l’ANVRI aux médias au cours d’une interview qu’il leurs a accordé au terme de la cérémonie d’ouverture.
Signalons que l’ANVRI a pour vocation au Congo de contribuer à faire de la science un bien commun au service du développement socio-économique et a pour domaines des compétences : la communication scientifique ; l’accompagnement des porteurs de projets innovants ; la vulgarisation des acquis de la recherche et de l’innovation aux les bénéfices des chercheurs, des innovateurs ; les producteurs et les entreprises.