Demain, c’est samedi le 4 février 2023, tous les peuples du monde son appelé à se joindre à la communauté internationale pour célébrer la Journée mondiale contre le cancer. Cette année, elle a été placé sous le thème : « Combler les lacunes en matière de soins : unir nos voix et agir ». Prélude à cet événement, en République du Congo le Docteur Eliane NDOUNGA, Cancérologue au Centre Hospitalier Universitaire de Brazzaville (CHU-B), le jeudi 02 février 2023 au cours d’une entrevue a partagé son expérience en la matière du cancer du col de l’utérus, son traitement et sa prévention.
Propos recueillis par André LOUNDA, André Barry et Haurlusse KAKOULA
Dr Eliane NDOUNGA : Je vous remercie pour cette invitation, le 4 février effectivement, c’est une journée destinée à la sensibilisation sur le cancer. C’est une Journée Mondiale et ce n’est pas seulement le Congo qui est concerné, c’est le monder entier qui célèbre ce jouir pour ne pas oublier tous les patients qui sont abandonnés à cause du cancer.
-Docteur, quel est le nombre exacte de type de cancer qui existe à travers le monde ?
Dr Eliane NDOUNGA : Il n’existe pas de nombre parc e que chaque organe dans l’organisme peut être concerné. C’est-à-dire que chaque organe peut-être infecté par exemple, la peau, le cancer de l’œil, de l’iris. Donc, chaque organe de notre corps peut-être atteint d’un cancer. Il existe des centaines de types de cancer.
Pourriez-vous Docteur, nous parler du cancer de l’utérus ?
Dr Eliane NDOUNGA : Le cancer de l’utérus, c’est différent du cancer du col de l’utérus parce que généralement, les patients profanes confondent, le cancer de l’utérus et la cancer du col de l’utérus. C’est deux pathologies différentes. On peut plus parler du cancer du col de l’utérus parce que c’est le deuxième cancer chez la femme ici chez-nous au Congo. Pendant plusieurs années, il occupait le premier rang mais, depuis qu’on a mis en place des programme de lutte cancéreuse, elle est passée au deuxième rang et actuellement, c’est le cancer du sein qui occupe la première place et le cancer du col de l’utérus, qui est le second cancer chez la femme.
- Et comment se manifeste-il ?
Dr Eliane NDOUNGA : Le cancer du col de l’utérus, c’est un cancer de la femme âgée ! Cela signifie qu’une femme d’une vingtaine d’année ne peut pas souffrir un cancer du col de l’utérus parce que le cancer du col de l’utérus est d’abord une infection transmissible, c’est un microbe qu’on appelle le virus du papillonme humain (HPV) qui est virus qui se transmet par voie sexuelle, qui prend une quinzaine ou vingtaine d’année d’années pour aboutir au stade du cancer. C’est pour cela que lorsqu’on entre en contact avec ce cancer, quand on a les premiers rapports sexuels, il faut attendre 15 à 20 ans pour se développer. Donc, on a tout le temps pour se dépister des lésions précancéreuses qui peuvent aboutir plu tard à un cancer du col de l’utérus.
-Docteur, dans de tel cas, quel est le traitement ?
Dr Eliane NDOUNGA : Le traitement ! On parle des traitements, parce que ce n’est pas un seul traitement. Le traitement du cancer du col de l’utérus, lorsqu’on veut guérir le malade, c’est la chirurgie et cette chirurgie, elle est pratiquée lorsque la maladie est découverte à l’étape précoce, c’est-à-dire la maladie est encore localisée. Dès que la maladie commence à toucher les organes qui sont autour du col, là on ne peut plus faire de la chirurgie. On fait ce qu’on appelle la radiothérapie. Quand on a des cellules cancéreuses qui touchent des organes à distance tel que le foie, les poumons, les os, et en ce moment-là on fait ce qu’on appelle la chimiothérapie. Il y a également, des thérapies innovantes qu’on appelle immunothérapies, des thérapies ciblées qu’on utilise lorsque le malade est incurable. C’est-à-dire, la maladie n’est plus bénéfiques.
-Est-ce que le traitement est facile à supporter ?
Dr Eliane NDOUNGA : Vous savez qu’il n’y a pas d’assurance maladie ici, tout est à la charge du patient ! Donc, c’est couteux ! Parce que pour traiter un cancer, la première étape, il faut d’abord faire le diagnostic en faisant ce qu’on appelle un bioxyde, c’est-à-dire un prélèvement au niveau du col de l’utérus qui va confirmer qu’il s’agit bien d’un cancer. La deuxième chose, c’est de savoir à quel stade que la maladie est localisée. Est-ce qu’elle est déjà délocalisée ? A ce moment-là, il faut faire des examens. On fait le scanner, l’IRM, des examens de sang. Et c’est après toutes ces étapes que l’on fait ce qu’on appelle en cancérologie la réunion de concertation. C’est une réunion au cours de laquelle on décide le traitement à donner au patient. C’est une réunion au cours de laquelle, il y a plusieurs spécialistes qui prennent en charge les concernant généralement on a un chirurgien d’organe, ce qu’on appelle par gynécologue, le radiothérapeute, c’est celui qui fait la radiothérapie, on a la cancérologue, le psychologue pour faire accepter à ce patient que la maladie est grave et avec toutes ses conséquences qu’elle peut entrainer. On a aussi la nutritionniste par ce qu’il faut nourrir le patient, on l’esthéticienne parce que les patients généralement, lorsqu’on leur annonce un cancer, ils s’évanouissent donc, il faut leur apprendre et on prend son d’elles. C’est autour de ces gens-là qu’on décide quel type de traitement qu’il faut donner. Est-ce qu’il faut opérer ? Est-ce qu’il faut faire la radiothérapie ?
-Docteur, pourriez-vous nous parler du gène suppresseur et l’immunogénétique ?
Dr Eliane NDOUNGA : Le gène suppresseur immunogénétique en ondontologie solide, c’est immunothérapie, le gène suppresseur ce n’est pas un traitement, ce sont des gènes qui entrent dans la cancérogénèse mais, on terme de traitement, c’est l’immunothérapie, c’est-à-dire on utilise l’immunité de chacun pour pouvoir aller traiter la maladie qui est dans le corps. On utilise l’immunité de la personne donc, il y a des médicaments qui sont développés pour attaquer le système immunitaire qui est défaillant pour essayer de la réparer et donc, pour éliminer le cancer.
-Comment peut-on prévenir pour éviter à ce type de cancer ?
Dr Eliane NDOUNGA : En ce qui concerne la prévention, il y a la prévention primaire qui permet à amener les gens à changer de comportement parce que je l’ai dit plutôt que le cancer du col de l’utérus, c’est un cancer sexuellement transmissible donc, la première chose, c’est de faire de la sensibilisation sur l’hygiène sexuelle auprès de nos jeunes filles et nos jeunes garçons parce que le même microbe qui va donner le cancer du col de l’utérus chez les femmes, il va donner le cancer de l’anus chez les hommes par ce que c’est le HPV. Ce microbe là chez les hommes qui sont homosexuels et qui font des rapports à un autre homme peuvent attraper le HPV et peuvent développer un cancer anal. Donc, la prévention ce n’est pas seulement pour les filles mais également pour les garçons parce que le HPV est responsable du cancer de la bouche, de la gorge parce qu’on a eu des rapports. Il faut par exemple la sensibilisation si on revient sur le cancer du col de l’utérus, c’est pour combattre la précocité des rapports sexuels, c’est pour leurs apprendre à utiliser le préservatif puisque c’est un moyen de prévention et de protection contre le virus HPV. Les multi partenaires sexuels, si on a plusieurs partenaires sexuels on a le risque de se contaminer et donc de développer ce cancer.
Le cancer du col de l’utérus pour clôturer, c’est un cancer qu’on peut éliminer par le dépistage, la sensibilisation et par la vaccination en se faisant vacciner contre le virus HPV.