Rappeler les outils existants à disposition des gestionnaires des forêts de production d'Afrique centrale, constitue l'objectif primordial de l'Atelier de Communication et de formation sur la gestion de la faune en République du Congo, organisé du 28 au 39 octobre 2024 à Brazzaville dans le cadre du Projet CAAPP--Faune ( Appui au développement méthodologique du suivi de la faune à l'aide de Capteurs Acoustiques, d'ADN environnemental et de Pièges Photographiques adaptés au contexte des concessions forestières >>) est mis en œuvre au sein des unités forestières d'aménagement (UFA) de la Congolaise Industrielle des Bois (CIB)--Olam Agri. Cet atelier permettra aux participants d'échanger sur leurs propres pratiques de gestion et suivi de la faune sauvage, afin d'identifier de futures potentielles synergies entre les acteurs de terrain.
En Afrique centrale, l'exploitation sélective de bois d'œuvre représente l'affection forestière dominante avec près de 50 millions d'hectares. Si elles sont gérées de manière responsable, comme le préconise les exigences des systèmes Forest Stewardship Council --Forest Management (FSC--FM) et Pan African Forest Certification --Bassin du Congo (PAFC-BC), les concessions forestières présentent une opportunité unique d'alliance entre la production du bois d'œuvre et le maintien de l'intégrité des écosystèmes, en s'assurant la pérennité des fonctions qu'ils remplissent.
Cette préoccupation est, notamment, à la base du Principe 9 du FSC relatif aux Hautes Valeurs de Conservation (HVC). Parmi les six catégories générales de HVC définies, la première (HVC de type 1) concerne la protection de la diversité biologique, et particulièrement la préservation des espèces menacées. Ainsi, les exploitants forestiers doivent prouver que les espèces animales appartenant à cette catégorie sont identifiées, protégées, et que la dynamique de leurs populations est suivie régulièrement. Parallèlement à cela, la notion de plan de gestion de la faune est spécifiquement une exigence des normes PAFC-BC. Pour répondre aux exigences des standards FSC-BC et PAFC-BC, les méthodes de monitoring passif, principalement représentées par les pièges Photographiques, et plus récemment par les capteurs acoustiques et l'ADN environnemental, sont des technologies prometteuse. Elles permettent en effet de fournir un effort d'échantillonnage plus important et touchent un spectre d'espèces bien plus large que les inventaires pédestres traditionnels. Cependant, les protocoles de déploiement et les analyses des données issues de ces nouveaux outils de monitoring doivent encore être optimisés, standardisés et adaptés au contexte des concessions forestières, et des aires protégées d'Afrique centrale.
Organisé par l'association Nature+ (Belgique) en partenariat avec le Laboratoire de Biodiversité, Gestion des Écosystèmes et de l'Environnement (LBGE) de la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université Marien NGOUABI et Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège (Belgique), avec l'appui du PPECF, ouvrant les travaux dudit atelier, le Professeur Jean Joël LOUMÉTO, Responsable Coordonnateur du LBGE prenant la parole en présence de Madame Cécilia JULVE LARRUBIA, Directrice de Nature+, dans son discours, a laissé entendre que parmi les richesses naturelles du Congo, notre pays, il y a la faune. Nous pouvons aussi comprendre que pour sa bonne gestion, en lien avec l'objectif du Développement Durable 15, il est important d'avoir de bons acteurs. Cet ODD 15 indiqué qu'il faut<<Protéger, restaurer et promouvoir l'utilisation durable des écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, arrêter et inverser la dégradation des terres et mettre fin à la perte de la biodiversité. Poursuivant, il a indiqué que c'est le sens de la présente formation qui intègre le principe du renforcement des capacités individuelles nécessaires à tous échelons. Aussi, il a rassuré les participants de pouvoir compter sur l'engagement de leur laboratoire dont les activités portant sur la biodiversité, la gestion des écosystèmes et l'environnement à participer à cette initiative de Nature+ qui rejoint aussi, à des projets en cours au sein de l'équipe de recherche du LBGE, intitulé << Quantification des impacts des perturbations anthropiques sur les relations biodiversité-fonctionnement des écosystèmes forestiers en Afrique centrale>>, en sigle PABEF, qui vise à quantifier les impacts des perturbations induites par l'homme sur la biodiversité et les services écosystémiques en Afrique centrale, dont l'un des axes porte sur la faune.
Souhaitant aux formateurs et les participants des fructueux échanges et partage d'expérience, il a déclaré ouverts les travaux dudit atelier.