IN MEMORIAM : 25 octobre 1984-25 octobre 2024= 40 ans après la disparition du Patriarche Robert Stéphane TCHICHELLÉ le

Sous le signe du recueillement et de la méditation en mémoire du grand Patriarche, Robert Stéphane TCHICHELLÉ, un des Pères de l'indépendance de la République du Congo, le vendredi 25 octobre 2024 à Brazzaville, les membres de la famille TCHICHELLÉ, parents, amis et connaissances rendant hommage à ce grand homme d'État, à l'occasion des 40 ans de sa disparition, ont célébré l'Eucharistie en la Cathédrale Sacré Cœur et déposé une gerbe de fleurs, au monument historique érigé par le Gouvernement congolais en sa mémoire situé au rond-point de l'avenue Loutassi et le Boulevard Denis SASSOU NGUESSO (dix maisons).

En effet, né le 12 janvier 1914 dans le district de Yaya et décédé le 25 octobre 1984 à Pointe Noire, Robert Stéphane TCHICHELLÉ, fut un grand homme d'État, politicien et syndicaliste congolais. Ancien Chef de la Gare centrale de Pointe Noire, connu en premier pour son ardeur au travail et défenseur des intérêts des travailleurs en sa qualité de syndicaliste au Chemin de Fer Congo-Océan. (CFCO), Premier Secrétaire du syndicat des cheminots, il participe en 1946 à la création du Parti Progressiste Congolais (PPC), un parti fondé par Jean-Félix TCHICAYA, le premier Député du Moyen-Congo à l'Assemblée Nationale Française. Considéré comme l'un des Pères fondateurs de la République du Congo, aux côtés de l'Abbé Fulbert YOULOU, Jean-Félix TCHICAYA et Jacques OPANGAULT, il a occupé des différentes fonctions et a bénéficié des distinctions honorifiques et décorations.

-Conseiller représentatif à l'Assemblée territoriale du Moyen-Congo de 1945 à 1957 siégeant à Pointe Noire ;
-Grand conseiller de l'Afrique Équatoriale Française (AEF) au Grand conseil de l'AEF de 1947 à 1958 à Brazzaville ;
-Président de la Commission permanente du Grand conseil de 1947 à 1948;
Président de la Commission Affaires Sociales au Grand conseil de 1948 à 1958;
-Vice-président du Grand conseil de l'AEF à plusieurs reprises sous la présidence de Barthélémy BOGANDA de 1957 à 1958;
-Conseiller municipal de Pointe Noire du 18 novembre 1956 au 15 août 1963;
-Député du Kouilou du 31 mars 1957 au 15 août 1963;
-Maire de la ville de Pointe Noire du 23 novembre 1956 au 15 août 1963;
-Ministre des Affaires Sociales, du Travail, de la Santé, de l'Habitat, le 06 juin 1957;
-Ministre de l'intérieur, le 28 novembre 1958;
-Vice-président du Conseil, Ministre de l'intérieur, délégué du Premier Ministre à Pointe Noire, le 03 juillet 1959;
-Vice-président du Conseil, délégué du Chef du Gouvernement à Pointe Noire, le 17 février 1960;
-Vice-président du Conseil, Ministre de l'intérieur et chargé du Ministère des Affaires Étrangères, le 11 janvier 1961;
- Ministre des Affaires Étrangères, le 06 avril 1962;
- Vice-président de la République, Ministre des Affaires Étrangères, décret N°62-400 du 12 décembre 1962 jusqu'au 15 août 1963.

Détenteur de plusieurs distinctions honorifiques et décorations dont en France : Grand Officier de la légion d'honneur ; en Afrique : Chevalier de l'Etoile Noire du Bénin ; Grand-Croix de l'ordre de la Rédemption Africaine ; Chevalier de l’Ordre du Mérite Centrafricain ; En Afrique Équatoriale  française (AEF), la Médaille de la Commémoration des Fêtes de la Communauté à Paris ; Officier de l’Ordre de l’Equateur ; Chevalier de l’Ordre de l’Equateur et au Congo : Grand-Croix de l’Ordre du Mérite Congolais ; Président de l’Ordre du Mérite Congolais ; Médaille d’Honneur des Chemins de Fer et la Médaille du Cinquantenaire de la République du Congo.

Victor BALOU TCHITCHELE, un des fils ainés de Robert Stéphane TCHITCHELLE, sur la quintessence de cet événement à nos micros au cours d’une interview qu’il nous a bien voulu accordé a fait savoir qu’il a fallu que cette journée se passe sur le signe du recueillement et de la médiation. Que cette fois-ci, il a été décidé de venir poser la gerbe de fleurs en sa mémoire à la  stèle consacrée à sa mémoire ici à Brazzaville. Il y a 40 ans qu'il est sous terre, et puis  nous avons voulu l'honorer. C'est en connexion avec les esprits, car aujourd'hui pour être en connexion il faut croire en Dieu.  Et en même temps aux mânes et c'est ce que nous avons faits.

-Votre père Monsieur TCHITCHELLE a beaucoup lutté avec ces collègues Fulbert YOULOU et Jacques OPANGAULT, ils ont promu l'unité. Pensez-vous qu'en ces temps-ci, tous sont dans l'unité ?

Victor BALOU TCHICHELLE : C'est une question politique. Bon, se hasarder en politique c'est toujours difficile, mais je peux croire que c'est un processus. Nous pouvons tomber en chemin, le chemin est long. Mais ce qui compte le plus, c'est que nous puissions nous relever, nous puissions prôner la concorde comme les pères de la nation, et que nous y arrivions. 

-Robert Stéphane TCHITCHELE a commencé ce combat depuis sa jeunesse, dans le prospectus que vous nous avez remis  il a aussi beaucoup œuvré pour le développement du chemin de fer.  Est-ce qu'aujourd'hui  penseriez-vous que le CFCO est  en bonne voie ?

Victor BALOU TCHICHELLE: Bon, il y a beaucoup de problèmes,  le CFCO est en ce moment en grève si je pense bien.  Bon  je crois qu'il faut refaire les études pour relancer le CFCO. Je crois que c'est nécessaire en ce moment. Refinancer,  relancer,  revoir comment faire les choses et réhabiliter les voies. Lui, comme il était un monsieur du CFCO, on serait content de savoir qu'on a réhabilité le CFCO. 

-40 ans après son départ,  quel est le plus beau souvenir qu'il vous a laissé ?  

Victor BALOU TCHICHELLE: Mais c'est le souvenir d'un homme qui avaient les bras ouverts. Un homme qui accueillait tout le monde, qui était humble, il n'avait pas une supériorité par rapport aux autres membres de la famille,  ni de la société en général, et donc, c'est une grande vertu que nous cherchons à hériter.

-En tant que fils de ce patriarche, avez-vous un message particulier à lancer à l'endroit des membres de la famille et peut-être à la nation congolaise aussi ?

 Victor BALOU TCHICHELLE : A l'endroit de la Nation congolaise ! C’est la concorde ! Nous demandons la concorde,  qu'on s'entende,  qu'on se remette ensemble. Parce qu'on a l'impression  qu'on se regarde en chien de faïence depuis les hostilités qu'il y a eu dans ce pays.  Il faut qu'on trouve quand-même un mécanisme pour arriver à trouver l'entente.

Son Excellence, l'ambassadeur Roger Julien MENGA, admirateur dans sa jeunesse de Robert Stéphane TCHICHELLÉ, à Poto-Poto où, il a grandi, à nos micros n'a pas caché ses sentiments. << Le président Robert Stéphane TCHICHELLÉ est une personnalité qui a défendue le Congo auprès de l'ONU. Il avait tenu un discours à la tribune des Nations-Unies, à New-York lorsque nous venons à peine accéder aux Nations-Unies et, c'est qui défendait les thèses du Congo post-colonial. Il a été une personnalité très importante dans l'histoire de notre pays, à qui nous devrions rendre hommage. La génération actuelle doit savoir que le Congo a connu des illustres personnages comme le président TCHICHELLÉ. On l'appelait président TCHICHELLÉ parce qu'il était Vice-président de la République et en même temps, Ministre des Affaires Étrangères et, je crois qu'il a aussi occupé le poste de Ministre de l'intérieur si, je ne m'abuse pas. Vraiment, il était l'exemple même de la rectitude et pour tous ceux qui ne l'ont pas connu, le président TCHICHELLÉ, je leurs dirais tout simplement que nous avons un problème dans notre pays et que nous devrions le reconnaître. Par exemple, au Ministère des Affaires Étrangères là où, je viens, lesquels ont été des ministres ? Nous avons eu par exemple, le Ministre Nicolas MONDJO, qui était l'un de nos excellents Ministres des Affaires Étrangères. Il y a eu des ministres tels que Théophile OBENGA, Antoine NDINGA OBA, Pierre NZÉ, Rodolphe ADADA, Jean Blaise KOLOLO, Charles ASSÉMÉKONG, Dieudonné GANGA, Arsène TSATY-MBOUNGOU, Auxence ICKONGA, Benjamin BOUNKOULOU, Basile IKOUÉBÉ. Toutes ces personnalités furent des Ministres des Affaires Étrangères et aujourd'hui, nous avons Jean Claude NGAKOSSO. Nous devons faire en sorte que nos enfants, nos petits fils connaissent l'histoire de notre pays et ceci, c'est dans tous les domaines. Il faudrait qu'on refasse notre histoire. Voilà, c'est le mot que je voulais dire à l'endroit de tous ceux qui n'ont pas connus le président TCHICHELLÉ et que nous rendons vivement hommage é cette illustre personnalité de la République du Congo >>.