<< Le Concept d'Éducation dans la pensée alfârâbienne : un acte de construction de la paix >>, constitue le titre de la thèse de Doctorat en Philosophie, présentée et soutenue publiquement, ce lundi 25 novembre 2025, dans la salle de réunions de la Présidence de l'Université Marien NGOUABI de Brazzaville, par Alain BOULINGUI MOUSSAVOU, Titulaire du Master Recherche en Philosophie, Université Omar BONGO de Libreville (Gabon) et du Certificat d'Aptitude en professorat de l'enseignement secondaire, École Normale Supérieure (ENS) de Libreville.
En effet, le Jury composé de: Président : Charles Zacharie BOWAO, Professeur émérite, CAMES, Université Marien NGOUABI ; Directeur de Thèse : Pamphile BOYOGHE, Maître de Conférences, CAMES, École Normale Supérieure de Libreville, Gabon ; Co-directeur: Akanis Maxime AKANOKABIA, Maître de Conférences, Université Marien NGOUABI ; Rapporteur interne : Auguste NSOSISSA, Professeur Titulaire, CAMES, Université Marien NGOUABI ; Rapporteur externe : Georges ZONGO, Professeur Titulaire, CAMES, Université Professeur Ki-ZERBO, Burkina Faso ; Examinateur : Clément Anicet GUIYAMA-MASSOGO, Professeur, Titulaire, Université de Bangui, RCA.Les membres du Jury, après avoir suivi attentivement l'exposé du candidat Alain BOULINGUI MOUSSAVOU, ont échangé avec ce dernier sur les résultats de son travail qui est incomparable et d'actualité, qui a porté sur l'éducation à la paix, sa thèse a été bien rédigée riche et variée, embrassant le français, l'arabe et l'anglais. Après délibération, le Jury à l'unanimité , lui a décerné le grade de Docteur de l'Université Marien NGOUABI, avec la mention " Très Honorable", avec les félicitations du Jury. Ce dernier a été appelé à prendre en compte quelques amendements suggérés par le Jury en rattrapant quelques coquilles pour améliorer son document.
Cette thèse de 365 pages, se résume comme suit : << L'histoire de la pensée humaine est marquée par des réflexions profondes sur la paix, ses fondements et sa pérennité dans des sociétés. EL, Abû Nasr al Fârâbi émerge comme une figure cruciale puisqu'au cœur de sa vision se trouve le rôle central de l'éducation dans la création d'une société pacifique et harmonieuse. Cette étude explore d'abord l'influence de la philosophie grecque sur la pensée d'Abû Nasr al Fârâbi, en examinant comment il a intégré les enseignements de Platon et d'Artistote dans un cadre islamique tout en poursuivant le dogme religieux. Cette section analyse également, le rôle des traducteurs des textes grecs et la manière dont la philosophie grecque a été adaptée et développée dans le contexte islamique médiéval.
Ensuite, elle se concentre sur l'éducation dans l'œuvre d'Al-Fârâbi. Elle souligne l'importance de l'éducation pour former des individus vertueux, capables de contribuer à la paix et à l'harmonie sociale. Il insiste sur la nécessité d'une éducation qui ne se limite pas à la transmission de connaissances mais, qui forme également, des comportements éthiques et vertueux. Il voit l'enseignement comme guide crucial dans le processus, et le programme d'apprentissage doit inclure des arts théoriques et pratiques pour développer une compréhension complète et équilibrée chez les étudiants.
Enfin, elle examine les défis contemporains à la paix, en mettant en lumière les crises historiques et actuelles du monde arabo-musulman. Elle discute de l'instabilité perpétuelle du monde due aux révoltes religion, aux conquêtes guerrières et aux régimes politiques instables. Abû Nasr al Fârâbi propose que l'éducation joue un rôle clé dans la formation des dirigeants vertueux et éduqués capables de comprendre les conséquences de leurs actions et de rechercher des solutions pacifiques aux conflits. L'importance du dialogue et de la coopération pour surmonter les défis liés à la paix et aussi, mise en avant. Les idées d'Al-Fârâbi restent donc pertinentes pour les défis contemporains et aspirer à une société pacifique et éclairée.
Interview du Docteur Alain BOULINGUI MOUSSAVOU
-Docteur, vous venez d'être assermenté Docteur en ce jour. Est-ce que l'on peut accueillir à chaud vos impressions ?
Alain BOULINGUI MOUSSAVOU : À chaud, je dirais d'abord merci à l'Université Marien NGOUABI, dans sa formation doctorale, qui m'a permis de m'inscrire ici à Brazzaville au Congo et de mener à bien ces travaux. À chaud aussi, j'aimerais remercier Dieu car, c'est grâce à Lui que j'ai su mener à bien ces travaux et à chaud aussi, je tiens à remercier les membres du Jury, qui ont été efficaces et pertinents dans leur travail et, je dirais que c'est un aboutissement qui a duré trois (3) ans certes et je remercie aussi mon épouse et mes enfants qui ont à chaque fois compris mes sauts d'humeur par rapport à tout ce que je traversais. À chaud, c'est tout ce je peux dire pour l'instant. Merci !
-D'accord, votre thèse a porté sur le Concept de l'éducation dans la pensée alfârâbienne : un acte de construction de la paix ?
Alain BOULINGUI MOUSSAVOU : Oui, donc ma thèse de doctorat porte sur le Concept de l'éducation dans la pensée alfârâbienne : un acte de construction de la paix. Effectivement, c'est un auteur qui est peut fréquenter, un auteur qu'on va dire inconnu en Afrique. C'est la première thèse de doctorat de ce genre en Afrique, dans toutes l'Afrique, c'est la première thèse de doctorat dans ce genre.
-Et bien Docteur, quels sont les grands axes de votre thèse ?
Alain BOULINGUI MOUSSAVOU : Les grands axes de ma thèse, elle est structurée en trois parties. La première partie, j'ai présenté l'auteur, qui est un inconnu. Il fallait d'abord le présenter et dans la deuxième partie, j'ai posé les jalons de la réflexion parce que pour AL-Fârâbi, l'homme doit vivre dans une cité vertueuse et pour vivre dans cette cité vertueuse,, il faudrait que l'homme soit bien formé et informé. Si vous êtes bien formé et informé donc, la formation et l'information qui passe par l'éducation, vous allez bien vous comportez et vous allez surtout faire l'éloge de la différence car, nous sommes certes différents mais, au-delà de ce qui nous différencie, il y a ce qui nous rassemble et ce qui nous rassemble, c'est l'humanité.
Dans le deuxième axe de mon travail, c'est développer la question de la paix en s'appuyant sur l'Afrique car, comme vous le savez, l'Afrique semble sinon l'Afrique est le continent le moins développé. Il y a beaucoup de violence ou du moins des difficultés en Afrique. Donc, il fallait voir comment est-ce qu'à partir de la Philosophie alfârâbienne, à partir de là posture alfârâbienne notamment, dans sa conception de l'éducation, on est capable de prendre cette conception, du moins, cette vision de l'éducation, la transposée en Afrique et s'en servir parce que comme disait un penseur notamment, Jacqueland, pour ne pas le citer, on ne peut pas regarder le monde de par sa fenêtre. Il faut aller vers l'extérieur pour amener ce qu'on a vu là-bas chez-nous et l'adapter. C'est cette capacité, à adapter de ce que l'on voit ailleurs, chez-nous, qui fait de nous des être intelligents et l'africain est intelligent car, il est capable de voir autrement les choses et dans le troisième axe aussi, vous le savez que l'œuvre humaine n'est pas parfaite et j'ai quand-même montré aussi les limites de ce penseur parce qu'il parle de l'éducation, il parle de la paix mais, il y a quand-même des zones d'ombre, qu'il n'a pas pu exercer notamment, les limites de cette pensée de manière générale de ce qu'on peut comprendre de l'éducation chez AL-Fâràbi.
-Pour finir notre interview, qu'est-ce qui se pointe à l'horizon après cette soutenance de thèse de doctorat ?
Alain BOULINGUI MOUSSAVOU : Après cette soutenance, je rends grâce à Dieu, et j'espère de ne pas m'arrêter là. Je vais postuler peut-être pour un travail post-doctoral et, j'ai plusieurs ouvrages que je vais publier et il y en a un qui doit sortir récemment et un prochainement, qui parle de la situation de notre pays, le Gabon notamment, la transition menée par le comité de transition et la restructuration des institutions et j'ai promis un ouvrage dans ce sens-là, en interrogeant la gestion du service public au tribunal de la raison.