Le 18 mars 1977, le Président Marien NGOUABI est assassiné, après ce lâche assassinat, Brazzaville a connu un temps jamais imaginé dans la vie nationale une véritable chasse à l'homme et de nombreux assassinats tel que le Capitaine Luc KIMBOUALA NKAYA qui fut assassiner devant sa famille ainsi que d'autres et suivi le 22 mars 1977 par l'enlèvement et l'assassinat du Cardinal Emile BIAYENDA le deuxième Archevêque congolais après Mgr Théophile Mbemba, le Cardinal Biayenda, fils de tata Semo et de mama Biyela, est né 1927, à Malela Bombé (Mpangala) dans le district de Kindamba, dans la région du Pool. Après des études primaires dans les écoles catholiques de ce district et à Boundji (Nord du Congo), il entre au petit séminaire Saint Paul de Mbamou, puis entreprend, de 1950 à 1958, des études de philosophie et de théologie au grand séminaire Libermann de Brazzaville. Ordonné prêtre le 26 octobre1958 par Mgr Michel Bernard, il exerce son ministère d’abord à la paroisse de Ouenzé 1959 à 1962, puis à Mouleke, de 1962 à juillet 1965.
Responsable diocésain de la Légion de Marie, cette forme d’apostolat lui vaudra l’inimitié de certains hommes politiques. Il est arrêté et torturé en 1964 et en 1965 en même temps que le Père Robyr de la Congrégation du Saint Esprit. Pour la première fois, il subit dans sa chair le contrecoup des luttes politiques auxquelles il est totalement étranger.
De 1965 à 1969, Émile Biayenda poursuit ses études dans les facultés catholiques de Lyon en France où il obtient une licence de Théologie et un Doctorat en Sociologie.
Rentré à Brazzaville en mai 1969, il est nommé vicaire a la paroisse Saint Esprit de Moungali. Le 18 fevrier1970, il devient vicaire épiscopal chargé de la coordination entre les diverses œuvres d’apostolat et les commissions diocésaines. Le 7 mars 1970, l’abbé Émile Biayenda est nommé Archevêque coadjuteur avec droit de succession et est consacré à Rome, le 17 mai de la même année. Il succède à Monseigneur Théophile Mbemba, décédé le 14 juin 1971 à Brazzaville. Le 2 février 1973, il est créé Cardinal par le Pape Paul VI. En mai de la même année, de retour de Rome, la population chrétienne congolaise lui réserve à Brazzaville un accueil triomphal.
Mais la situation politique du pays est toujours sous l’emprise marxiste-léniniste. Le gouvernement congolais de l’époque, fortement marqué par cette idéologie, connaît une instabilité certaine du fait de rivalités internes dans le parti unique. Cela aboutit, le 18 mars 1977, à l’assassinat du Président de la République, Marien Ngouabi. (Il convient de rappeler que le 18 mars 1977, Cardinal Biayenda s’entretient en dédut d’après midi avec le Chef d’État congolais, le Président Marien Ngouabi, sur des questions relatives à l’Église du Congo. Après l’entretien, le Cardinal retourne à son domicile. Et quelques heures après, le président Marien Ngouabi est assassiné).
Le soir du 22 mars vers 17h, un véhicule Land Rover s’arrête devant la résidence du Cardinal. Deux hommes en descendent et communiquent au Cardinal que le Comité Militaire du Parti désire l’entendre. Le cardinal monte à bord de leur véhicule, qui prend la direction de l’État-major de l’armée. ..L’abbé Louis Badila qui suivait la Land Rover, fait le témoignage suivant, que les lecteurs peuvent retrouver dans le livre d’Adolphe Tsiakaka « Émile Biayenda, grandeur d’un humble » Éditions du Signe, 1999. Pages 137 à 139 : " A ce moment descend de l’État Major, à toute allure, une voiture noire. Une 504. A la vue de la Land Rover dans laquelle se trouve le Cardinal, elle fait volte-face. L’homme qui s’y trouve fait signe au soldat en recherche de soi disant renseignements sur le lieu de rendez-vous. Il lui parle. De quoi s’est-il agi ? On le saura quand ce soldat dictera à son complice, le conducteur, de prendre direction de Mpila "Je tente de les poursuivre. Mais l’embouteillage des voitures leur donnera de l’avance sur moi. Je les perds de vue..." Plus tard dans la nuit, les autorités du Comité Militaire du Parti annoncent à l’Abbé Louis Badila, Vicaire général, l’assassinat du Cardinal par ceux qui l’avaient enlevé.
Il nous laisse un message adressé à ses compatriotes peu avant sa mort, message de paix, en quelque sorte son testament et la conclusion de sa mission évangélique parmi nous : « A tous nos frères croyants du Nord, du Centre et du Sud, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus ; afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous ». A l'occasion de ses 40ème anniversaire de sa mort le Gymnase Nicole OBA a abrité un tournoi de Hand-Ball en mémoire du Président Marien NGOUABI et du Premier Cardinal du Congo Emile BIEYENDA sous le sponspor de Madame NGOMA TIONGO née SASSOU NGUESSO, qui a opposé des équipes de la capitale l'équipe de Caïman qui a battu l'Inter-Club par un score de 23 à 19 en homme et la version féminine a opposé le CARA à DGSP et le Club CARA l'a remporté par un score très serré de 32 à 31. La cérémonie de remise des trophées s'est effectué après la Messe d'action de grâce et de béatification du Cardinal Emile BIAYENDA en la cathédrale Sacré Coeur de Brazzaville.