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Épisode 2 : Élections en Côte d’Ivoire : le spectre de la guerre civile

par GéoAfriqueMédias.cg 14 Août 2020, 12:58 INTERNATIONAL

Alassane Ouattara est revenu sur sa promesse de ne pas se présenter à un troisième mandat présidentiel, ravivant le spectre de la violence en Côte d'Ivoire. Dans quelle mesure l'opposition est-elle unie face à sa candidature ? Quel après-Ouattara est-il, aujourd'hui, possible d'envisager ?

13 août 2020, Abidjan, Côte d'Ivoire - un manifestant opposé à un troisième mandat d'Alassane Ouattara, qui dirige le pays depuis 10 ans, brandit une pancarte.

13 août 2020, Abidjan, Côte d'Ivoire - un manifestant opposé à un troisième mandat d'Alassane Ouattara, qui dirige le pays depuis 10 ans, brandit une pancarte.

Il avait promis de ne pas se présenter à un troisième mandat, interdit par la Constitution ivoirienne. Mais à la suite du décès soudain de son dauphin et Premier ministre Amadou Gon Coulibaly cet été, le président Alassane Ouattara a finalement annoncé briguer sa propre succession.

Pour le justifier, il brandit la réforme constitutionnelle de 2016, assurant qu’une nouvelle loi fondamentale ayant été adoptée, son prochain mandat ne sera pas le troisième, mais le premier de la Troisième République ivoirienne... Un raisonnement inaudible pour ses opposants, qui se sont ralliés à l’appel du principal d’entre eux, Henri Konan Bédié, à la désobéissance civile.

Si leur initiative n’a pour l’heure qu’un impact limité - le pouvoir ayant interdit les manifestations en raison du Covid-19 - les discours se polarisent sur les réseaux sociaux, laissant craindre un retour de la violence : en août, une quinzaine de personnes sont mortes lors des rassemblements de protestation qui ont suivi l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara.

Une décennie après la guerre civile, le spectre de cette violence se ranime à un mois d’un scrutin que l’opposition accuse le pouvoir d’avoir verrouillé : outre la nouvelle candidature de Ouattara, elle déplore en effet que seuls quatre des 44 candidats initiaux aient été autorisés à concourir par le Conseil Constitutionnel.

Pourquoi Alassane Ouattara est-il revenu sur sa promesse de ne pas se présenter, alors que de nombreuses figures de son parti auraient pu remplacer son dauphin décédé ? Dans quelle mesure l’opposition est-elle unie face à sa candidature ?

Comment expliquer qu’au sein même de cette opposition, le renouvellement générationnel ne semble pas s’opérer davantage que dans les rangs du pouvoir, les mêmes candidats revenant depuis des décennies ?

Une discussion en compagnie de Richard Banégas, professeur de sciences politiques à Sciences Po, chercheur au CERI, et d'Ousmane Zina, Maître de conférences agrégé de sciences politiques à l’Université Alassane Ouattara.

Il n'est pas évident que ces élections se tiennent dans des conditions sereines - tous les indicateurs semblent pencher vers une situation tendue, et l'opposition à Alassane Ouattara s'est pour la première fois unie sur des bases pour le moins étonnantes. C'est un mariage inédit, notamment entre l'ancien président Bédié et l'ancien président Gbagbo. Richard Banégas

Il y a, aujourd'hui, une volonté pour les autorités étatiques ivoiriennes d'afficher leur monopole de la violence physique - et l'on voit un régime qui monte en puissance, qui tente de gérer l'appareil sécuritaire. Mais au sein de cet appareil s'étend un certain mélange des genres : par exemple, les forces nouvelles issues de la rébellion sont pour le moment fidèles à Ouattara, mais l'État ne maîtrise pas tout. Ousmane Zina

Source France Culture

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