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NGALA Anne, l’héroïne du bassin de l’Alima-Nkéni in mémorial

par André LOUNDA 27 Juin 2022, 09:12 Culture et Arts

 « MWENA OKWEMET, le fétiche et le destin », constitue le titre d’un nouveau ouvrage de François ONDAI-AKIERA paru aux éditions « les lettres Mouchetées » en mémoire de NGALA Anne, fille de NGALEFOUKOU OBAMBE MBOUNDZE du village Bélé, présenté au public et dédicacé le samedi 25 juin 2022 au Centre Culturel Russe de Brazzaville.

Cet ouvrage, est un roman historique et biographique qui retrace l’histoire vécu par une jeune fille NGALA Anne pendant la période coloniales après l’attaque de son village natal, le 13 octobre 1911 par les miliciens de l’armée coloniale conduite par François GUYONET à Gamboma et le Capitaine André LACOS, afin de donner la mort à son père OMBAMBE MBOUNDZE âgé de 106 ans sur instruction du Lieutenant-Gouverneur du Moyen-Congo pour avoir dressé les populations Mbochis de l’Alima-Nkéni contre l’administration coloniale à l’instauration de l’impôt de capitalisation.

Cette jeune fille, au cours de cette période de résistance dans le bassin de l’Alima-Nkéni entre 1907-1915 a connus des violences, déportée vers l’Oubangui-Chari (RCA), violée par les miliciens et de viol, elle a eu une fille. Durant des années, cette tragédie lui a fait porter des blessures intérieures et jusqu’à peu près jusqu’à l’âge de près de 50 ans, en ménopause et comme elle ne concevait plus, elle est parti prier à la tombe de son père OBAMBE MBOUNDZE et c’est à ce moment que sa prière fut exaucer, elle donna naissance à un fils le 10 août 1945. A la naissance de cet enfant, Robert MBOSSA, elle ne pouvait pas allaiter à cause de son âge avancé. Par bonheur, Dieu a envoyé des personnes de bonne foi pour l’achat des biberons, du lait en poudre et la layette.

Tragédie laquelle, elle a soufferte  dans sa chair et qu’elle ne cessait de ruminer. Elle a vécu un centenaire avec un cœur brisé et de lamentations au sujet de l’événement funeste qu’a connu Bélé son village natal. Elle se souvenait de la matinée brumeuse au cours de laquelle sa mère, désespérée par la toute-puissance des miliciens qui lui volaient sa fille, l’avait conduit chez le vieux thaumaturge pour tenter de conjurer le sort. Ikama Oyélé lui avait prédit un destin de femme unique en son genre sous la protection d’une vipère à deux cornes. Son odyssée avec son ravisseur venait de s’achever par une double victoire. D’une part, elle avait réussi à garder Lucie, le fruit de ses entrailles et, d’autre part, elle avait réussi à séduire un homme dans les bras duquel elle s’était agrippée comme sur une bouée de sauvetage et se sentait en sécurité comme sur un rocher.

Selon l’auteur, les termes utilisés dans cet ouvrage ne sont pas techniques mais, il faut faire une plongée dans le monde de la littérature, un livre, c’est toujours une plongée ou une immersion dans un espace donné. Ce livre est écrit sur un créneau mémoriel, il s’agit de raconter l’histoire ou le tournant, le destin d’une fille des bords  de l’Alima-Nkéni de l’espace du bassin du Congo, née en 1900, décédée en 2004 qui a vécu tous les tourments de la colonisation à savoir : l’invasion des pays Mbochis-Ngangoulous, les restes de l’esclavage intra-africain, intra-Mbochis qui n’était pas encore terminé puisqu’elle a failli être vendu comme esclave, l’affirmation de la colonisation du pays à travers les exactions des miliciens, à travers  l’érection des chefferies, à travers la déportation des populations vers le goulag Congo-Océan. C’est ça que nous apprenions superficiellement dans les manuels scolaires. Or, nous ne pouvons pas construire notre présent, notre futur sans connaître notre passé. Voilà pourquoi ce livre à mon avis et selon le critique littéraire Boniface BONGO MBOUSSA apporte un plus à la littérature congolaise parce qu’il nous rappelle que nous avons une mémoire que nous ne devrons pas occulter.

Quant à Robert MBOSSA, le fils de l’héroïne, nous a fait savoir qu’il a érigé en hommage à son Grand-père OBAMBE MBOUNDZE une tombe en marbre sous forme de monument en lieu et place de l’ancien marqué curieusement par une termitière 102 ans durant. Puis, il nous a dit que cette histoire du passé colonial oublié du bassin de l’Alima-Nkéni est écrite dans les ouvrages de Monseigneur Benoît GASSONGO, « Conquête, résistance et terreur en Afrique Equatoriale Française », suivi de celui du Professeur ASSORI ITOUA NGAPORO, édité par l’Harmattan France en 2019, « Les résistants du bassin de l’Alima-Nkéni au Congo, 1907-1915 », sans oublié la précédent ouvrage du Professeur Théophile OBENGA, titré : « La Cuvette Congolaise, Résistance des Mbochis à la pénétration coloniale », paru en 1976 aux éditions Présence Africaine dans lequel OBAMBE MBOSSA est cité en premier plan.

A noter que cet ouvrage est vendu à 15.000 FCFA, vous le trouverez dans les librairies de Brazzaville et de Pointe Noire ou sur internet.

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