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Segment de Très Haut niveau: Trouver des solutions tangibles pour un modèle de développement durable des ressources naturelles des trois bassins forestiers tropicaux

par André LOUNDA 30 Octobre 2023, 17:49 Environnement

Les travaux du 2ème  Sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux du monde à savoir: l’Amazonie, le Congo et le Bornéo-Mekong ont pris fin ce samedi 28 octobre 2023 au Centre de Conférence International de Kintélé situé au Nord de Brazzaville dans le département du Pool, les Chefs d'États et de gouvernements qui ont participé à ce grand rendez-vous écologique, ont tous reconnus l'utilité d'une coopération renforcée entre les trois (3) bassins forestiers. C'est ce qu’on peut retenir de la déclaration de fin des travaux de ce sommet rendu public.

 

Segment de Très Haut niveau: Trouver des solutions tangibles pour un modèle de développement durable des ressources naturelles des trois bassins forestiers tropicauxSegment de Très Haut niveau: Trouver des solutions tangibles pour un modèle de développement durable des ressources naturelles des trois bassins forestiers tropicaux
Segment de Très Haut niveau: Trouver des solutions tangibles pour un modèle de développement durable des ressources naturelles des trois bassins forestiers tropicauxSegment de Très Haut niveau: Trouver des solutions tangibles pour un modèle de développement durable des ressources naturelles des trois bassins forestiers tropicaux

À l'issue de ces travaux qui ont duré plus de cinq (5) heures, une déclaration a été rendue publique par le Ministre de l'environnement de la République Démocratique du Congo (RDC), Ève BAZAYIBA. Une déclaration qui a résumée d'une manière explicite l'esprit d'où se dégage leur ferme volonté de persévérer dans la protection et la préservation des écosystèmes forestiers pour le plus grand bien de l'humanité. «  Nous nous engageons sur sept (7) éléments suivants:

(i)Reconnaître l'utilité d'une coopération renforcée entre les trois bassins; (ii) Reconnaître la gestion souveraine de la Biodiversité des forêts et des ressources associées du pays qui composent les trois bassins sans préjudice de l'ouverture à recevoir une coopération extérieure dans les enjeux prioritaires qui définissent en cette qualité d'un commun accord au niveau régional eux ou des trois bassins; (iii) Développer ensemble des solutions adhoc sur le plan institutionnel, diplomatique, juridique, scientifique, technique et technologique adapter aux défis scientifique de chaque États et de chaque bassin; (iv) Mutualiser et capitaliser sur les connaissances, les expériences, les ressources et les acquis existants dans chacun des bassins; (v) Associer dans une logique inclusive l'ensemble des États et autorités nationales incluant les peuples autochtones, les jeunes, les femmes, la société civile, les organisations non gouvernementales, les milieux universitaires et des recherches, les collectivités locales et la secteur privé; (vi) Encourager la mobilisation financière et le développement des mécanismes de financements traditionnels et innovants; (vii) Instaurer un système de énumération pérenne des services éco systémiques rendus au trois bassins ».

Les Chefs d'États et des gouvernements ont rendus hommage à la société civile, aux populations autochtones, aux collectivités locales et aux ONG pour leur engagement dans la réussite de ces assises. De même, ils ont reconnus l'engagement sans faille du président de la République du Congo, Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO pour sa lutte contre les changements climatiques, la protection de l'environnement et la préservation de la Biodiversité. Le défi climatique devenu une menace n'épargnant aucun État, cela se caractérise par la montée du niveau des océans, les inondations, les glissements de terrains et bien d'autres catastrophes naturelles. Pour lutter contre le dérèglement climatique, Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO a appelé à la solidarité agissante de la part de la communauté internationale pour réduire la souffrance des populations.

« À l’horizon 2050, la population de l'Afrique devrait atteindre 2 milliards d'habitants. Je dis bien 2 milliards d'habitants majoritairement jeune. Ce qui nécessite une nourriture suffisante et de qualité. Seule une agriculture performante permettra à notre continent de faire face à ses besoins alimentaires à l'évidence, le changement climatique est en mesure de compromettre les performances agricoles du fait des perturbations de la pluviométrie même les infrastructures d'irrigations ne pourront pas être opérationnelles à cause du tarissement des nasses phréatiques et de l’assèchement des cours d’eau sous les effets de la montée des températures.

 

En outre, la baisse du débit des niveaux des cours d’eau peut mettre à rude épreuve les sites de production de l'hydroélectricité. S’agissant de mon pays, la République du Congo. Le rapport national sur le climat et le développement récemment publié par la Banque Mondiale révèle que le changement climatique rend déjà le Congo plus chaud avec des précipitations de plus en plus irrégulières. L'augmentation de la température pouvait multiplier les risques d'incendies et accroître l'inconfort dans la vie au quotidien ainsi que la pénibilité du travail qui nécessite un grand effort physique. Dans ce sens, une plus grande prise de conscience est nécessaire afin que les comportements de nos proclamations sur la gestion de l'environnement qui ne doit être ni de vaines incantations, ni de simple vœux pieux », a laissé entendre Denis SASSOU N'GUESSO.

De son côté, le président de la République Française Emmanuel Macron qui a prononcé son discours par visioconférence à Paris a mis l'accent sur les partenariats justes. Il a à cette effet, déclaré la vision de l'Union européenne en ce qui concerne la protection de la Biodiversité. « Ce dont nous avons besoin, ce sont-ils les partenariats justes avez les pays forestiers qui abritent sur leur sol des grands stocks de carbone et de Biodiversité et qui sont aussi confrontés à des défis économiques majeurs. Je veux saluer ici les avancées considérables qui ont été faites par les grands acteurs forestiers. Je pense à la politique de gestion exemplaire sur le plan forestier qui doit être préservée à toute paix. Je pense à l'engagement personnel du président SASSOU. Je pense au bilan impressionnant du président Lula qui depuis le début de son mandat a fait chuter les alertes à la déforestation au Brésil. Je pense au président Djokovic, le taux de déforestation des forêts en Indonésie a diminué de moitié depuis 2015. Ce que je propose maintenant pour aller plus loin; de créer des conditions d'un partenariat véritablement international pour la protection des trois bassins. C'Est un partenariat environnemental mais, c'est aussi un partenariat économique. Il tient sur plusieurs principes simples qui sont ceux de Libreville. Le premier, les réserves les plus vitales de carbone et de Biodiversité comme les tourbières doit faire l’objet d'une protection indispensable pour la planète. Le deuxième, la communauté internationale a UNESCO responsabilité. Nous devons donc créer une réelle possibilité de conservation mais disons pas limitée les financements aux pays qui doivent se ré Forester et laisser les pays qui protègent activement leurs forêts sans soutien. Troisièmement, au-delà de ses réserves vitales, une forêt gérée durablement. De même encore, nous avons besoin d'une coopération internationale pour faire émerger une véritable bio économie à l'échelle globale dans laquelle le capital naturel soit à la fois protéger et créateur de valeur ajoutée localement. C'est le sens de l'action européenne au lieu d'importer la déforestation, nous voulons installer une nouvelle filière forestière durable à l'échelle mondiale dans laquelle nous partagerons encore mieux demain, la valeur ajoutée. Nous voulons encore sortir de l'économie de rente qui détruit les forêts et la Biodiversité et entrer dans la Bio économie. Ce partenariat autour du partenariat naturel, je suis convaincu est une des priorités majeures des prochaines années si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de climat et de Biodiversité. C'est un agenda des deux COP. La France reprendra toute sa part », a fait savoir Emmanuel Macron.

Pour sa Part, le Commissaire européen à l'environnement, aux océans et à la pêche, Virginus Sinkevicius délivrant le message de la Commission européenne en faveur de la protection de la biodiversité et la lutte contre la déforestation à cet effet, a rappelé que l'Europe Est unie dans sa compréhension de l'importance de la protection des forêts. Du fait qu’elles constituent le socle d'innombrables cultures et sociétés et se trouvent à la base de nombreuses valeurs spirituelles, ces forêts constituent en outre le système de survie du monde. Ceci explique l'engagement de l'Europe à mettre un terme à la déforestation. Cet engagement qui s’inscrit dans la droite ligne des objectifs du développement durable a été pris dans le cadre de la Déclaration de Glasgow dont l'Union européenne est signataire, et plus récemment, dans le cadre mondial pour la biodiversité kumming-Montréal. L'Union européenne est donc déterminée à faire en sorte que ses engagements deviennent une réalité sur le terrain et reste attachée à la protection des aires protégées et à l'ambition << 30% d'ici à 2030 >> afin d'accompagner ses partenaires dans leur démarche de développement durable. L'objectif est de garantir l'utilisation durable de ces ressources, promouvoir la bio économie forestière, construire des chaînes de valeur plus vertes, et créer des emplois décents. De telles actions garantiront de manière complémentaire la mise en œuvre de l'Accord de Paris et du Cadre mondial pour la biodiversité, deux processus qui doivent être abordés avec la même volonté politique. Et ce, afin que l'urgence de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés reste à portée de main.

Outre la lutte contre la déforestation, l'autre chantier sur lequel l'Union européenne Est engagée porte sur la biodiversité. Dans ce domaine, le Commissaire européen a laissé entendre que l'Union européenne a doublé son financement avec une réserve d'un milliards d'euros pour les forêts jusqu'en 2024-dont 250 millions d'euros pour le Bassin du Congo. Ces fonds seront reversés à de nombreux programmes, notamment notre programme-phare NaturAfrica qui sera mis en œuvre selon l'approche «  Équipe Europe », NaturAfrica s’attaque aux causes profondes de la déforestation dans 44 pays africains et 33 paysages transfrontaliers pour le bénéfice des populations locales.« Le soutien de l'Union européenne aux partenariats forestiers se poursuivra. Des mécanismes de financements innovants seront mis en place afin d'accompagner au mieux le développement durable dans ses pays partenaires. La << Global Green Bond Initiative »- partie intégrante de Global Gateway- est un bonjour exemple de l’action de l'Union européenne en faveur d'une prospérité respectueuse des citoyens et de notre planète. Ce travail se poursuivra avec les banques multilatérales de développement, mobilisant des fonds pour des investissements respectueux du climat et favorables au développement et à la nature. Par ailleurs, l'Union européenne restera ouverte à des échanges sur la meilleure manière de récompenser les services que ces bassins forestiers rendent à l'humanité >>, a conclu le Commissaire européen Virginius Sinkevicius.

 

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