Journée Mondiale du Rein : Comment lutter contre la maladie rénale chronique

<< Vos reins vont-ils bien: La détection précoce protège la santé des reins >>, c'est sur ce thème qu'à travers le monde est célébré ce 13 mars 2025, la Journée Mondiale du Rein. Cette journée vise à sensibiliser les populations sur l'importance des reins pour la santé globale et également, elle préconise des méthodes pour réduire la fréquence et l'impact des maladies rénales et des problèmes de santé qui y sont associés. En République du Congo cette commémoration a donné lieu à une Table Ronde sur la maladie rénale chronique, organisée par le Programme National de lutte contre l'insuffisance rénale  (PNLIR). La cérémonie d'ouverture des travaux de cette rencontre scientifique a été placé sous les auspices du Ministère de la santé et de la population.

À cette occasion, le Professeur agrégé Tony ÉYÉNI, Coordonnateur du Programme National de lutte contre l'insuffisance rénale ( PNLIR), prenant la parole dans son mot de bienvenue, a premièrement souhaité la bienvenue à tous les participants à cette journée scientifique consacrée à la Journée Mondiale du Rein. Une journée au cours de laquelle, une sensibilisation est faite autour de la maladie rénale notamment, celle chronique qui aujourd'hui, est reconnue comme une problème mondial de santé publique. Ceci, d'autant plus dans les pays en voie de développement comme le Congo. << Pour cette année 2025, le thème choisi par la Société internationale de néphrologie, cette journée étant célébrée dans le monde entier, << Vos reins vont-ils bien : la détection précoce protège la santé de vos reins >>, pour préserver la santé rénale. Une thème qui met l'accent sur le dépistage précoce et donc, la prévention primaire et secondaire pivot de notre programme sanitaire > >, a laissé entendre le Professeur Tony ÉYÉNI, tout en remerciant tous les participants pour avoir marqué de leur présence à cette invitation consacrée à la cause des patients atteints de la maladie rénale chronique. De ce fait, , il a souhaité aux participants une très bonne conférence, tout en espérant qu'à la suite de cette conférence, le programme de la maladie rénale au Congo sera de nouveau relevé auprès des autorités administratives et sanitaires.

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) étant associée à l'organisation de cette matinée scientifique relative à la célébration de  la 19 ème édition de la Journée Mondiale du Rein, le Docteur Hamadou NOUHOU, représentant du Représentant de l'OMS au Congo prenant la parole au nom de cette organisation, a déclaré que le thème retenu pour cette édition souligne la nécessité de mettre l'accent sur la sensibilisation à la maladie rénale chronique et sur le développement des compétences du personnel de santé, notamment du 1 er échelon de la pyramide de soins. En outre, il encourage les parties prenantes à intensifier le plaidoyer afin de permettre à toutes les personnes atteintes de maladies rénales, un accès durable aux services de prévention, de traitement, des soins et de soutien de qualité.

Poursuivant son propos, il a fait savoir que les maladies rénales chroniques sont un problème de santé publique, car:  En 2024, l'OMS et la Fédération Internationale des fondations du teint, ont estimé à plus de 850 millions de personnes qui seraient touchées par une maladie rénale dans le monde. Ces maladies sont devenues la 7 ème cause de mortalité au monde. 5 à 11 millions de personnes en meurent chaque année. Elles provoquent une mortalité prématurée massive, entraînent handicap et invalidité, adhérent profondément la qualité de vie, empêchent de travailler, appauvrissent les personnes touchées. Elles génèrent également des coûts considérables pour les Gouvernements, les systèmes de santé, les patients et leurs familles. << Si des mesures concrètes et urgentes ne sont pas prises, les maladies rénales chroniques seront la 5 ème cause de mortalité d'ici 2040 >>, a déclaré le Dr Hamadou NOUHOU.  << Nous voulons indiquer ici que plusieurs facteurs de risques traditionnels tels que le diabète et l'hypertension artérielle sont souvent associés à la maladie rénale chronique. Ils sont également pourvoyeur des maladies cardiovasculaires qui constituent plus de deux tiers (2/3) des charges de santé publique chez l'adulte. Par ailleurs, d'autres déterminants comme le vieillissement de la population, l'alimentation inadéquate, le surpoids et l'obésité, le manque d'exercice physique, l'usage nocif de l'alcool, la prise de tabac et de certains médicaments dits << néphro toxiques >> contribuent à accroître le risque de survenue des maladies rénales chroniques, surtout dans les pays en voie de développement. Au Congo, la voix la plus appropriée et autorisée ainsi que les différentes présentations de cette matinée scientifique nous décrirons l'ampleur de cette maladie.

L'OMS remercie et félicite le Ministère de la santé et de la population et à travers lui, au Gouvernement du Congo, pour les efforts consentis dans la lutte contre les maladies non transmissibles y compris les maladies rénales. La mise en place du Programme National de lutte contre l'insuffisance rénale, la disponibilité d'un plan stratégique contre l'insuffisance rénale 2024-2026 en cours de validation et l'existence des unités d'hémodialyse fonctionnelles au Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville ainsi qu'à l'Hôpital Édith BONGO ONDIMBA d'Oyo, en sont une parfaite illustration.
Pour cette session scientifique, l'OMS exhorte les participants, les personnes atteintes de maladies rénales chroniques à partager leurs expériences vécues pour contribuer au renforcement du système de santé sur le patient ; et encourage les responsables à tous les niveaux du système de santé, à formuler les recommandations pertinentes, d'intégration de la prévention, du dépistage et du traitement pour combler les lacunes en matière de soins.

Puis, il a rassuré de la disponibilité de l'OMS et de l'ensemble des partenaires l'accompagnement dans la mise à échelle des soins de santé primaires intégrant la lutte contre les MNT y compris les malades rénales et au nom du Représentant de l'OMS au Congo, il a lancé un appel à la population d'adopter les huit (8) mesures clés pour prévenir les maladies rénales chroniques :  (1) contrôler l'hypertension artérielle pour ralentir la perte de la fonction rénale ; (2) réduire les apports en sel pour favoriser le contrôle de l'hypertension artérielle ; (3) réduire la protéinurie par l'usage des médicaments de spécialité adaptés ; (4) contrôler l'hyperglycémie et l'hypercholestérolémie ; (5) arrêter le tabac; (6) contrôler le surpoids et l'obésité ; (7) pratiquer régulièrement l'activité physique ; (8) adopter une consommation de liquide saine. << Ensemble engageons-nous à servir notre continent au meilleur de notre capacité afin << d'Amener les peuples au niveau de santé le plus élevé possible >> et atteindre la couverture sanitaire universelle >>, a-t-il conclu.

Le Docteur François LIBAMA, Conseiller du Ministre de la santé et de la population, en charge des Programmes et Projets de santé, ouvrant les travaux au nom de son Chef de ce département ministériel, le Professeur Jean Rosaire IBARA a déclaré que cette table ronde qui est organisée sur la maladie rénale au Congo revêt d'une importance capitale car, elle nous donne l'occasion de nous rassembler et partager nos connaissances et d'effleurer ensemble des solutions pour une meilleure santé rénale. << Comme vous le savez, les maladies rénales touchent des millions de personnes à travers le monde et, le Congo donc, la prévalence de la maladie rénale chronique est estimée à environ 35% dans la population générale avec une moyenne de 596 nouveaux cas par année découverts généralement à un stade terminal nécessitant la mise en place d'une dialyse. La maladie rénale chronique constitue un enjeu de santé publique comme vous le savez non seulement du fait de sa prévalence en croissance continue mais aussi, généralement du coût important qu'elle engendre aux systèmes nationaux de santé rendant difficile l'accès aux soins  >>, a laissé entendre le Conseiller François LIBAMA. << C'est ainsi qu'au Congo conscient de ce grand enjeu sanitaire, sur le leadership de Monsieur le président de la République, Chef de l'État, Denis SASSOU N'GUESSO, le Gouvernement de la République du Congo, je disais, ne ménage aucun effort afin d'améliorer l'accès aux soins des patients atteints d'insuffisance rénale chronique en stade terminal avec comme vous le savez l'inauguration en 2018 de l'Unité d'hémodialyse de l'Hôpital général Edith Lucie BINGO ONDIMBA d'Oyo et plus particulièrement en 2024 du Centre d'hémodialyse de Brazzaville >>, a t-il rappelé afin de mieux canaliser ces efforts et de mettre un accent particulier sur la sensibilisation, et la prévention. Puis, il a ajouté que le Gouvernement a créé depuis 2019 un Programme National dédié à la prise en charge de l'insuffisance rénale. << Aujourd'hui, il est de notre responsabilité collective de sensibiliser nos communautés aux facteurs de risques et aux mesures préventives suivant un canevas national précis inscrit dans le plan stratégique national, fruit d'une collaboration inclusive entre divers acteurs et dont la validation se fera en marge de cette table ronde >>, a t-il indiqué.
<< Cette année, la thématique de la journée mondiale du rein met particulièrement l'accent sur l'importance de la prévention pour un dépistage précoce. Ensemble, nous pouvons lutter contre l'augmentation des maladies rénales et améliorer la qualité de vie de nos concitoyens. Je tiens personnellement à remercier tous les professionnels de la santé,  chercheurs, et les associations qui œuvrent sans relâche pour éduquer et soutenir les personnes qui sont touchées par les problèmes rénaux >>, a exhorté le Conseiller et pour terminer, il a invité les participants à s'engager dans les discussions de cette table ronde pour faire ensemble de la santé rénale une priorité et à œuvrer pour un avenir plus sain pour tous.  Sur cette note d'espoir et de détermination, au nom du Professeur Jean Rosaire IBARA, Ministre de la santé et de la population, il a déclaré ouverts les travaux de la table ronde sur la maladie rénale chronique.