Lancement du projet PABEF par le Pr Gontran ONDZOTTO

<< Quantification des impacts des perturbations anthropiques sur la relation biodiversité-fonctionnement des écosystèmes en Afrique Centrale >>, c'est sur ce thème que se sont tenus mercredi 11 octobre 2023 à la présidence de l'Université Marien NGOUABI de Brazzaville, les travaux de l'Atelier du lancement du projet PABEF.

Dans son speech de lancement, le Pr Gontran ONDZOTTO a fait savoir en introduction qu’une grande attention est actuellement accordée aux forêts tropicales car elles sont essentielles pour la vie humaine. Les scientifiques sont unanimes: les forêts jouent un rôle crucial dans la stabilité du climat. En effet, ce sont elles qui régulent le cycle de l'eau, stockent une partie du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l'atmosphère ou encore qui refroidissent nos villes durant les fortes chaleurs que l'on peut connaître. Le rôle des forêts ne s'arrête pas là: elles assurent également et sans équivoque la survie humaine! ! La forêt nous livre tous ses bienfaits: nourriture, eau, médicaments (à base des plantes). C'est donc grâce à elle que nous jouissons d'autant de ressources naturelles et indispensables au quotidien. Alors que l'Afrique centrale contient le deuxième plus grand bloc continu de forêt tropicale après le bassin amazonien, les forêts tropicales d'Afrique centrale pourraient perdre 41% de leur couvert forestier d'ici 2050 à cause de la déforestation et dégradation, en grande partie à cause de l'expansion de l'agriculture de substance et de l'exploitation forestière illégales. Ces menaces peuvent modifier la fréquence et l'ampleur du régime de perturbations naturelles qui définit et maintient la structure, la composition et le fonctionnement des communautés des arbres. Dans ce contexte, quantifier les impacts des perturbations anthropiques sur les relations biodiversité-fonctionnement des écosystèmes forestiers en Afrique centrale, plus spécifiquement en République du Congo, devrait être considéré comme priorité internationale, par exemple dans le cadre de la mise en œuvre du mécanisme relatif à la << Réduction des Émissions de Gaz à effet de serre dues à la Déforestation et à la Dégradation Forestière >>(REDD+), outils de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques.

Poursuivant son propos, le Pr Gontran ONDZOTTO a laissé entendre qu’il est mené en République du Congo dans deux régions écologiques (Nord-est et Sud du pays) caractéristiques de deux grands types forestiers d'Afrique centrale. Dans chaque région écologique, les travaux de collecte de données seront réalisés dans trois types d'allocation forestière: une forêt perturbée, une forêt exploitée sélectivement, et une forêt secondaire. Ce projet Est lié aux priorités locales et globales des forêts tropicales.

À l'échelle locale, deux priorités dont la nutrition et la bonne santé sont retenues en raison des liens immédiats avec le projet sur la biodiversité et les services écosystémiques. La biodiversité est une importante source de nutrition et de satisfaction de divers besoins des populations vivant à l'intérieur et à proximité des forêts du Congo.

Financé par l'Union européenne à hauteur de 500 milles euros pour le compte du programme ARISE qui vise à élargir et renforcer les bases scientifiques de l'Afrique via un appel à proposition ouvert à l'échelle continentale, Giacomo DURAZZO, ambassadeur de l'UE a fait savoir qu’ARISE est un programme de l'Union européenne qui vise à soutenir les travaux les plus prometteurs des jaunes chercheurs africains au début de leurs carrières. << L'Afrique, est un continent d'-une richesse naturelle exceptionnelle, elle abrite une biodiversité unique qui joue un rôle essentiel sur la santé de l'environnement et des populations. Cependant, cette région est également confrontée à de nombreux défis tels que la déforestation, la production et évidemment aussi, les changements climatiques. Par ailleurs, on constate un besoin accru en matière de recherche scientifique sur les ressources naturelles de l'Afrique et en particulier, sur les forêts primaires et sur leurs interactions avec l'homme >>, a-t-il indiqué.

Poursuivant, Giacomo DURAZZO a souligné que ce programme européen de bourses de recherche fait partie d'une des réponses à ces défis. Il permettra à 40 jeunes chercheurs issus de 40 pays africains de mener des recherches innovantes dans les domaines essentiels pour le développement du continent. La recherche et la coopération scientifique sont encore notre partenariat avec le Congo et également notre partenariat sur les forêts et constitue d'ailleurs, un des cinq piliers du Protocole d'entente signé avec l'Union européenne à la COP 37l'année dernière à Cham-El-Cheikh.

Grâce LOUBOTA, un jeune chercheur congolais qui a été reconnu par ce programme à l'issus de l'appel de sélection. Il est Docteur en écologie et gestion des forêts tropicales à l'Université Marien NGOUABI plus particulièrement, ce projet de recherche vise à quantifier des impacts des perturbations anthropiques sur les relations biodiversité-fonctionnement des écosystèmes forestiers en Afrique Centrale.

Ces travaux contribueront à développer des stratégies d'observation efficaces qui permettront de protéger la biodiversité et les services écosystémiques dont dépendent les populations locales. Il mènera ses recherches en collaboration avec plusieurs parcs nationaux dont la gestion intégrée est également soutenue par l'Union européenne notamment, le parc de Concouati-Douli et le parc national d'Odzala.