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LCDE, entend à relever les défis du secteur de l'eau

par André LOUNDA 8 Août 2020, 15:48 Société

Le Gouvernement de la République du Congo, a fait du secteur de l’eau potable, de l’assainissement et de la promotion de l’hygiène une priorité pour la réduction de la pauvreté. Les principaux problèmes dans ce secteur sont les suivants : production globalement insuffisante de l’eau potable (m3/h en 2017) ; insuffisance des moyens de contrôle de la qualité de l’eau ; mauvais lotissement des zones périurbaines rendant difficile l’extension du réseau ; faible prix de vente moyen du mètre cube (135 Frs CFA en 2015) ; contre des coûts d’exploitation élevé (383 Frs CFA/m3) ; équipements de distribution d’eau potable insuffisant, vétustes et dégradés ; insuffisance des points d’eau aménagés en milieu rural, insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières ; pertes techniques probablement supérieures à 50% de l’eau produite occasionnée entre autres par des nombreuses fuites sur le réseau non détectées. Ainsi, plusieurs défis majeurs restent à relever, notamment en milieu urbain : réhabilitation et extension du réseau, et réduction des pertes ; en milieu rural : mise en place d’un organe de gestion et d’appui logistique à l’exploitation et à la maintenance des ouvrages. Pour le programme d’amélioration de l’offre de la LCDE ; promotion des Partenariats Public-Privé (PPP), en tenant compte de la loi N0 13-2003 du 10 avril 2003 portant code de l’eau ; extension et renforcement du service public de l’eau potable dans les grandes villes, c’est dans ce contexte que La Congolaise Des Eaux (LCDE), s’engage pour l’amélioration des conditions de travail de ses services, la Direction Générale, a procédé sous le patronage de Blaise Serge ZONIABA, Ministre de l’Energie et de l’Hydraulique à l’inauguration du Laboratoire Central d'Analyse et bien d'autres infrastructures, le vendredi 07 août 2020, à Brazzaville.

cette cérémonie d'inauguration, s’est inscrite dans l’optique de la mise en œuvre des réformes du secteur de l’eau amorcée par La LCDE pendant ces vingt-trois dernier mois, a rappelé le Directeur Général, Parfait Chrysostome MAKITA, "des premières pages qui détermineront l’avenir d’une société, d’un service public de très haute sensibilité puisqu’il s’agit de la qualité de l’eau que nous distribuons à notre population".

A cette occasion, il a remercié le Président de la République, Chef de l’État, son Excellence Dénis SASSOU N'GUESSO et le gouvernement de la République dans son combat pour le maintien d’un tissu d’entreprise à même de porter haut notre économie et constituer ainsi un levier de développement en faisant la promotion du « local Investment ».

"Ce laboratoire central d’analyses qui fait bloc avec le bâtiment R+1 des directions commerciale et d’exploitation a été réhabilité et mis en conformité pour respecter les exigences de certification à la norme ISO 17025, dans le cadre du Projet infrastructures qualité d’Afrique centrale (PIQAC). Construit, financé à raison de 462,8 millions de FCFA, suivant accord et approbation du conseil d’administration de décembre 2018, sur une surface bâtie de 273,42 m2, il comprend un hall avec un poste de réception des échantillons ; un laboratoire d’analyses microbiologiques avec des dispositions « marche avant » comprenant des salles distinctes d’activités (prélèvement, ensemencement, lecture…) ; deux salles d’analyses physico chimiques ; soixante analyses hebdomadaires ; une partie administrative comprenant : trois bureaux, un vestiaire, un magasin de stockage des réactifs et matériel de laboratoire", a-t-il poursuivi dan son discours de circonstance.

"Ce nouveau laboratoire d’analyses moderne et fonctionnel améliorera l’expertise et la qualité du service de l’eau. Il dispose de matériels performants, sélectionnés pour leur robustesse, leur technologie et leur polyvalence. Il va permettre d’augmenter la diversité des analyses disponibles dans tout le périmètre national, et diminuer ainsi la sous-traitance qui engendre des coûts supplémentaires. Cet investissement structurant a été rendu nécessaire grâce à l’appui de l’AFD dans le cadre du Fonds d’investissement à l’appui à l’exploitation, va permettre d’offrir également un service diversifié et de qualité supérieure. Il permettra, à l’instar d’autres laboratoires de la sous-région Afrique centrale certifiée ISO 9001, de concrétiser une démarche d’accréditation spécifique ISO 17025", a-t-il ajouté.

Pour conclure, il a rassuré que l’Union Européenne, quant à elle, rappelons-le, à travers le PIQAC, a non seulement équipé la partie microbiologie, mais aussi a formé le personnel du laboratoire par le biais d’une assistance technique assurée par le cabinet Champion de la Tunisie.

Au terme de la cérémonie d’inauguration, l’Ingénieur Modeste ESSAMI, Coordonnateur des Projets à la Direction des investissements, s’est prêté à nos micros.

-Monsieur le Coordonnateur, aujourd’hui que représente cette activité pour vous ?

*M.ESSAMI/ Bon, c’est un réel plaisir et une grande fierté pour moi ! Vous avez vu par vous-même que nous avons un long chemin à parcourir, chemin faisant, nous avons bien envie d’acquérir des outils pour améliorer aussi nos conditions de travail ! Vous avez vu qu’on vient d’acquérir des grands outils de travail ! Nous avons un laboratoire hyper équipé, nous avons modernisé et équipé l’Agence de Moungali, un espace clientèle et aussi la Direction Commerciale et de la Clientèle et la Direction des Exploitations. Donc, désormais nous avons des outils modernes et allons travailler dans de très bonnes conditions de travail.

-Désormais, est-ce que vous pourriez rassurer les consommateurs ?

*M.ESSAMI/ Vous savez que d’une manière générale, chaque acteur de la vie active, pour bien faire son travail, a besoin des outils et aussi des conditions idéales d’exercice de ses fonctions. Il en est de même pour tout ouvrier, chacun dans son domaine de compétence. Dans le secteur de l’eau, nous avons d’abord besoin d’un outil fondamental, le laboratoire pour garantir la qualité de l’eau produite. L’eau que nous captons dans la nature n’est pas potable ; seul le laboratoire nous permet de définir le traitement nécessaire pour traiter cette eau et la rendre potable, c’est-à-dire pour la mettre aux normes de potabilité pour qu’elle soit consommée sans danger par les populations. Donc, avec les outils modernes que nous disposons maintenant, nous pouvons rassurer nos consommateurs pour la qualité de l’eau produite. Voilà pourquoi le laboratoire est un outil très important pour le métier qui est le nôtre.

-Les consommateurs se plaignent de la qualité de l’eau, qui contient du sable ?

*M.ESSAMI/ Le sable dans l’eau, s’il y en a, ce n’est pas un problème de la seule responsabilité de LCDE ! Vous savez nous distribuons de l’eau par un réseau ; l’eau circule dans des tuyaux fermés. Si l’eau arrive chez le client telle que sortie de l’usine, il n’y aura pas ce problème de sable. Ce qui peut occasionner l’infiltration du sable dans les canalisations d’eau c’est les cassures des canalisations. Les tuyaux qui se cassent en route sont, pour la plupart des cas, la conséquence du phénomène d’érosion qui érode les terres et mettant ainsi les canalisations à nu devenant ainsi exposées au passage des véhicules. Aujourd’hui, nous avons les érosions dans tous les quartiers périphériques de la ville qui mettent à nu même les gros diamètres jadis enterrés de 1 à 2m de profondeur, créant ainsi souvent des fuites et d’importantes pertes en eau. C’est un véritable problème environnemental. D’autres cassures des canalisations sont dues aux populations qui creusent devant leur parcelle pour enfuir les ordures.

-Comment allez-vous y prendre pour y remédier ?

*M.ESSAMI/ Les causes étant multiples et le réseau étant posé dans la plus grande partie de la ville, pour remédier à cette situation par LCDE seule, c’est une mission impossible, la tâche étant trop énorme et complexe. Je pense que les populations devraient être sensibilisées au maximum pour préserver et sécuriser les réseaux de distribution d’eau. Les pouvoirs publics devraient aussi être mis à contribution.

-A Massengo, cela fait à peu près un mois ; que les populations n’ont pas d’eau, qu’est-ce que vous dites ?

*M.ESSAMI/ Un mois ! non c’est trop dire, c’est exagéré quand même. Nous pouvons avoir des ruptures dans la fourniture en eau, mais pas jusqu’à un mois, sans avoir de l’eau dans un quartier. D’où aviez-vous reçu cette information ? parce que moi-même j’habite aussi non loin de là !

-Ils n’ont pas l’eau ?

*M.ESSAMI/ Un mois !

-Oui ! Ils n’ont pas d’eau ?

*M.ESSAMI/ Je ne le crois pas !

-Mais, il faut gérer cette information ?

*M.ESSAMI/ Oui, oui ! Nous la prenons mais je reste un peu perplexe parce qu’un mois, c’est énorme ! Il peut y avoir des incidents dans les réseaux de distribution, mais nous intervenons dès que nous sommes informés.

-Au robinet, comme il n’y a rien, ils font recours à l’eau des forages ?

*M.ESSAMI/ Ok ! Nous prenons bonne note de cette information.

-Est-ce que l’eau des forages est potable ?

*M.ESSAMI/ La terme potable suppose que l’eau est passée par un contrôle ou une analyse au laboratoire. La potabilité de l’eau est prononcée après le résultat de l’analyse de l’eau suite à un traitement. Très souvent, lorsque l’eau sortie d’un forage est claire ; ce n’est suffisant pour la déclarer potable ! non. Ce sont plutôt les résultats d’analyse des paramètres physicochimiques et bactériologiques qui concluent sur la potabilité de l’eau ou non. Après l’analyse au laboratoire, si les résultats sont concluants, l’eau est déclarée potable ; c’est-à-dire, qu’elle obéît aux normes et peut être consommée sans danger.

-Parlons des normes, quelles sont les normes que vous utilisez ?

*M.ESSAMI/ Nous utilisons les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces normes définissent les valeurs des paramètres de potabilité de l’eau. Ce sont ses normes que nous utilisons dans le traitement de l’eau au Congo.

 

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